Disparition de Delphine Jubillar : une nouvelle demande de remise en liberté et une couette de lit relancent l'affaire

Les avocats de Cédric Jubillar, mari et principal suspect dans l'affaire de la disparition de son épouse Delphine en décembre 2020, déposent une nouvelle demande de remise en liberté de leur client ce mercredi 25 août. C'est la seconde. Une couette fait aussi la Une dans cette dramatique affaire.

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Jean-Baptiste Alary, Emmanuelle Franck et Alexandre Martin, les avocats de Cédric Jubillar, ont déposé ce mercredi 25 août une deuxième demande de remise en liberté pour le mari de Delphine Jubillar, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Cédric Jubillar, principal suspect dans l'affaire de la disparition de son épouse, a été placé en détention provisoire le 18 juin 2021 à la maison d'arrêt de Seysses, après avoir été mis en examen pour meurtre aggravé

Delphine Jubillar, infirmière de 33 ans et mère de deux enfants, n'a plus donné signe de vie depuis le 15 décembre 2020. Son mari, Cédric, est la dernière personne à l'avoir vu vivante. Selon lui, son épouse aurait quitté le domicile familial, situé à Cagnac-les-Mines dans le Tarn, entre 23h et 4h du matin, n'emportant avec elle que son téléphone portable.

Son corps reste depuis introuvable. 

Une 2e demande de remise en liberté

Au moment de sa disparition, le couple était en instance de divorce. Depuis le début de l'enquête, Cédric Jubillar nie être impliqué dans la disparition de sa femme. 

Après une première demande de remise en liberté, rejetée le 8 juillet 2021, les avocats de l'homme de 33 ans justifient cette nouvelle demande. " Cédric Jubillar clame son innocence. Depuis son incarcération, il n’a pas été entendu. Rien ne se passe", déclare Me Alexandre Martin, l'un des avocats du principal suspect. Ce dernier déplore la lenteur de l'avancée de l'enquête.

C’est assez curieux et insupportable pour cet homme que d’attendre des semaines et des semaines avant d’être entendu, alors qu’une enquête de six mois a déjà été faite et sur laquelle il peut être questionné. Cédric Jubillar attend avec sérénité toutes les questions qui peuvent lui être posées.

Me Alexandre Martin, avocat de Cédric Jubillar

Me Alexandre Martin décrit également un dossier "vide de charges" puisque celles présentées sont "en réalité des éléments sur-interprêtés qui ne démontrent pas la participation de Cédric Jubillar au crime qu'on lui reproche".

Retard dans l'examen d'une couette, retrouvé au domicile du couple

Les avocats de Cédric Jubillar reprochent notamment à l'enquête le retard de l'examen d'une couette, saisie dans la machine à laver au domicile du couple. "Ça fait partie des choses qui ont surpris la défense. On attendait le retour de l'expertise durant l'été et on se rend compte finalement qu'elle n’avait jamais été ordonné", dénonce Me Alexandre Martin.

Cette couette fait pourtant partie des charges pesant sur le suspect selon le procureur de la République de Toulouse, Dominique Alzeari. Le 18 juin 2021, lors d'une conférence de presse, il déclare qu'une machine à laver était lancée lorsque les gendarmes sont arrivés au domicile du couple, le 16 décembre 2020 à 4h50, suite au signalement de la disparition de Delphine. A l'intérieur : la couette avec laquelle la jeune femme avait l'habitude de dormir.

Pourtant, le linge n'a été retrouvé dans le tambour du lave-linge que le 17 décembre 2020, soit 34 heures plus tard, rapporte la Dépêche du Midi début juillet. 

A l'heure actuelle, la couette n'a pas été examinée par les enquêteurs. "C’est insupportable pour la défense de dire à un homme : "Monsieur, on vous met en détention parce qu’il y a des actes en cours et on attend le retour de ces actes pour vous interroger dessus éventuellement" quand on sait que cette couette a été saisie le 17 décembre 2020", indique Me Alexandre Martin. 

Des conditions de détention "terribles"

Parmi les arguments mis en avant pour plaider une remise en liberté de Cédric Jubillar, celui de conditions de détention jugées "terribles" par Me Alexandre Martin. "La détention a un impact sur l'état psychique de cet homme qui est placé à l'isolement. L'isolement, c'est être seul en cellule, ne sortir qu'une heure par jour dans une cour entouré de quatre murs en béton et un toit en grillage", décrit-il avant de préciser avoir demandé la levée de cette mesure d'isolement.

La réponse des juges d'instruction du tribunal de Toulouse est attendue dans une "dizaine de jours".

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