Après des examens médicaux à l'hôpital militaire du Val de Grâce, le jeune photographe a rejoint vers 17h ses grands-parents et ses 2 demi-soeurs dans un hôtel près de la Tour Eiffel. Il devrait rester à Paris et participer à un débriefing sur ses conditions de détention avec les services de l'Etat.
Les quatre journalistes français, ex-otages en Syrie, sont arrivés tôt dimanche matin en France, leur avion venu de Turquie ayant atterri sur la base militaire d'Evreux (Eure), d'où ils devaient rejoindre en hélicoptère la base de Villacoublay, au sud de Paris, pour leur accueil officiel.
Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès ont tous les quatre rasé leur abondante barbe, signe de leur dix mois de captivité, arborant des visages glabres, mais toujours souriants.
L'escale d'Evreux, à une centaine de km à l'ouest de Paris, devait être mise à profit pour procéder à des examens médicaux.
A Villacoublay, où ils étaient attendus vers 09H00, ils se rendront dans un premier temps "au calme" dans un salon VIP, avant de revenir devant leurs confrères en compagnie du président François Hollande, qui prendra la parole.
Peu de détails sur la libération
Peu de détails ont filtré sur les conditions de la libération des quatre hommes. Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, a assuré qu'il n'y avait "pas eu de rançon" mais des "négociations".
On sait également encore peu de chose sur les conditions de détention des otages.
"Depuis quelque temps on avait des nouvelles régulières toutes les trois semaines sur le fait qu'ils étaient détenus ensemble, pas isolés, et qu'ils n'avaient pas subi de trop mauvais traitements", a dit Fabien Namias, directeur général d'Europe 1, pour qui travaillaient deux otages.
"On savait qu'ils allaient bien, qu'ils étaient plusieurs dans une même cellule, que leur santé avait l'air d'aller, qu'ils avaient le droit d'aller aux toilettes deux fois par jour, et qu'il n'y avait pas de maltraitances", a raconté Karen Lajon, porte-parole du Comité de Soutien des otages en Syrie.
Didier François, 53 ans, grand reporter à Europe 1, et le photographe Edouard Elias, 23 ans, avaient été enlevés au nord d'Alep le 6 juin
2013. Le 22 juin, c'était au tour de Nicolas Hénin, 37 ans, reporter à l'hebdomadaire Le Point, et Pierre Torrès, 29 ans, photographe indépendant, à Raqqa.
Les quatre ex-otages avaient pu appeler brièvement leur famille samedi et leur moral semblait très bon, au grand soulagement de leurs proches. "J'ai parlé à Didier, il va très bien, c'est comme si on s'était quitté la veille", a raconté sa compagne Françoise. Très émus, les grands-parents d'Edouard Elias
se sont dits "complètement sonnés" par la nouvelle, et le père de Pierre Torres a lui aussi confirmé que son fils "va bien et a bon moral", tout comme Nicolas Hénin, qui a appelé sa famille et "a blagué", s'est réjoui le directeur du Point Etienne Gernelle.
Leur libération intervient après celle de plusieurs journalistes européens qui se trouvaient aux mains de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), le plus
radical des groupes jihadistes en Syrie.
Les autres otages
François Hollande s'est par ailleurs dit "préoccupé par le sort des deux autres ressortissants français toujours détenus au Sahel", Serge Lazarevic et Gilberto
Rodriguez Leal, enlevés au Mali respectivement en novembre 2011 et novembre 2012.
Reporters sans Frontières s'est réjoui de la nouvelle mais a rappelé que neuf journalistes étrangers et plus d'une vingtaine d'acteurs syriens de l'information étaient toujours otages ou portés disparus en Syrie, dont l'Américain James Foley, qui a collaboré avec l'AFP.
Retour sur la journée d'Edouard Elias, commenté par Nicolas Mutel