Emploi des jeunes : les 6 secteurs qui recrutent à Toulouse et dans la région

Beaucoup de jeunes se retrouvent sur le carreau après cette année compliquée. Certains ont abandonné les études, d'autres frappent à des portes closes y compris pour des stages non rémunérés. Quels sont les secteurs qui recrutent ? A quelles conditions ? On fait le point.

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Difficile quand on est jeune de passer la porte des employeurs ou des agences d'interim pour se présenter. Qui plus est, dans une période qualifiée de difficile... Pourtant, les opportunités existent.
En cette sortie de crise sanitaire, l'activité économique reprend. Commerces et restaurants rouvrent, le bâtiment qui a accumulé les retards ne sait plus où donner de la tête, la logistique avance tambour battant.

C'est dans ces domaines que les jeunes peuvent trouver une place comme saisonniers ou pour des contrats longs. Et, sans surprise, la demande est la plus forte dans le bâtiment. Les jeunes non qualifiés y sont recrutés comme manoeuvres pour aider sur les chantiers. Les plus motivés peuvent bénéficier de formations dans un deuxième temps. A condition d'avoir montré leur sérieux et leur motivation.

Motivés !

Idem dans les travaux publics. "Il faut de préférence qu'ils aient un véhicule", mentionne Simon Montagné, assistant d'agence Oxygène Interim à Toulouse. "Les jeunes qui arrivent dans l'agence motivés, on peut leur trouver une entreprise et les former ensuite. Les débouchés comme chauffeurs de poids-lourds ou de matériels spécifiques comme des tombereaux sont nombreux".

Les filles ont aussi leur place, même si dans certains contextes, le machisme subsistent et elles sont sifflées ou subissent des réflexions déplacées. Nul ne le conteste. Mais il y a des réussites. "On a fait entrer une jeune femme de 24 ans comme chauffeur poids-lourd le mois dernier. Bien sûr, elle a le permis poids-lourd, c'était un préalable mais ça se passe bien".

De la logistique à l'agriculture

Autre secteur phare : le transport logistique.
Sihame Boualita en atteste : "nos sociétés ne trouvent pas de personnel, alors les jeunes deviennent leurs seules ressources", affirme la dirigeante de deux agences d'interim Synergie à Aucamville et Castelnau d'Estrétefonds. "On a du travail pour la préparation de commandes ou le tri de courrier, de colis. On cherche des opérateurs de conditionnement de gel hydroalcoolique par exemple ou de produits de piscine". Seul impératif : pouvoir se déplacer en voiture, scooter ou vélo ou habiter près de la zone Eurocentre, qui n'est pas desservie par les transports en commun.

Dans l'agriculture, tous les jobs saisonniers n'ont pas été pourvus, loin s'en faut. Si le service de remplacement de la chambre d'agriculture du Tarn-et-Garonne recrute plutôt des jeunes qui ont déjà de l'expérience, le service Agri Relais 82 embauche pour épamprer et remonter la vigne.

"La plantation des melons se termine et du fait du gel, la saison du printemps avec la cerise a été mise à mal. La prune également", explique Cyrille Molinières, responsable du service. "Mais nous cherchons encore des gens pour la castration du maïs fin juillet, la cueillette des pommes fin août jusqu'en septembre-octobre". 

"Savoir-être"

"En emplois plus qualifiés, on a la saison des agnelages qui démarre et un deuxième cycle à partir de fin août-début septembre. Nous proposons par exemple un contrat en alternance pour former un jeune comme agent de remplacement en élevage bovin. Sa spécialité : la traite".

Les jeunes peuvent donc trouver du travail dans des domaines assez divers. A une condition : avoir du "savoir-être". Pas une agence qui ne mentionne le terme. "Motivation, envie, sérieux, rigueur, ponctualité. Quand on commence une mission, on l'honore", détaille Aurélie Costiou, responsable de l'agence interim Triangle à Toulouse. "Les jeunes ouverts et qui ont envie d'apprendre trouvent des postes". "A partir du moment où le jeune a conscience qu'il faut bien se comporter et arriver à l'heure, c'est gagné !" renchérit Eric Foret de Laser emploi 82. 

Secteurs en tension

A Pôle Emploi situé dans le Green Park de Labège, on confirme la tendance... Les jeunes, même non qualifiés sont bienvenus sur le marché. "Les entreprises ont des besoins et ils sont tels, qu'elles sont prêtes à étudier tous les profils", estime Christophe Carol, directeur régional adjoint de Pôle Emploi Occitanie. L'organisme enregistre dans toute la région, métropole comme petites villes, un grand nombre d'offres dans le bâtiment, la logistique mais aussi dans la grande distribution, le service à la personne et la restauration.

Les raisons : on assiste à un reflux des salariés, dans la restauration notamment. "On a des offres dans ce domaine, confirme la responsable de Régional R interim, car pendant le confinement, beaucoup de salariés ont pris goût à un autre rythme et ne veulent plus travailler le soir ou le week-end. Ils veulent envisager d'autres possibilités, voir d'autres horizons. Du coup, on a beaucoup d'offres dans ce domaine". 

"C'est les Assedic, ne nous voilons pas la face, glisse un responsable d'agence qui a souhaité rester anonyme. Ceux qui n'avaient plus rien sont pris en charge jusqu'à fin juin et on annonce des primes pour juillet et août. Résultat : les gens restent chez eux". 

"Des gens sérieux, c'est rare"

"Il y a des opportunités ! estime Christophe Carol. Et les jeunes peuvent être accompagnés par nos services pour des formations ou pour être soutenus dans la prise de poste. En outre, les mesures gouvernementales du dispositif  "Un jeune, une solution" permettent notamment l'accès à des contrats aidés pour l'employeur. L'objectif, c'est d'aider les jeunes à rentrer même si leur profil ne correspond pas encore tout-à-fait aux attentes du poste". 

Tout n'est pas simple pour autant. "On a des difficultés à trouver les bonnes personnes, estime le responsable d'agence qui choisit l'anonymat. La présentation, les moyens de locomotion, les compétences, les notions en informatique, la situation géographique sont souvent des freins. Des gens, il y en a mais des gens sérieux qui vous rappellent quand on leur laisse un message, c'est rare". 

Laisser ses parents à la maison !

Pour trouver un travail donc, l'éducation est le premier des atouts. Deuxième ex-aequo : la motivation, l'envie. Et puis surtout : laisser ses parents à la maison ! "On les appelle les parents-hélicoptères, précise ce professionnel. Ils supervisent tout. Ils viennent à l'agence main dans la main avec leur enfant de 25 ans. C'est le père ou la mère qui parle quand on pose une question. Si le jeune est absent, c'est le parent qui appelle. Idem pour mettre fin au contrat..." A proscrire, absolument.   

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