Une enseignante de Beaucaire, dans le Gard, a été condamnée mercredi, pour "outrage à une personne dépositaire de l'autorité publique", à la suite d'une plainte du maire FN de la ville. Julien Sanchez est sorti du tribunal sous les huées de dizaines de manifestants, venus soutenir l'enseignante.
Le tribunal correctionnel de Nîmes a condamné une enseignante de Beaucaire, à 300 euros d'amende et 2.000 euros de dommages et intérêt pour avoir traité de "membres d'un parti raciste et xénophobe" Julien Sanchez et son adjoint Stéphane Vidal, le 17 juin 2014, lors du premier conseil d'administration du lycée professionnel Paul-Langevin, dans lequel devait siéger le FN.
Des enseignants, membres du conseil d'administration, avaient refusé collectivement de siéger en présence du nouveau maire FN. L'équipe municipale avait évoqué dans un communiqué "quelques syndicalistes sans éducation, privilégiés, aigris et sectaires", "dont le comportement n'a rien à envier à celui de racailles".
L'enseignante va faire appel du jugement
L'enseignante condamnée a indiqué à l'AFP qu'elle allait faire appel.
Cette décision ne me surprend pas, cela fait partie d'un climat politique d'intimidation notamment à l'égard des syndicalistes", a-t-elle déclaré à l'AFP. "Mais je constate que M. Sanchez a été relaxé en appel pour des injures envers moi car la justice a estimé que ses propos faisaient partie du débat politique, alors que dans ce cas, je suis condamnée individuellement alors que je lisais un texte syndical qui prenait une position politique de refus face au FN".
Le 12 janvier, M. Sanchez avait été relaxé en appel à Nîmes pour injure envers l'enseignante, membre de la CGT Education, après avoir été condamné en première instance.
Des manifestants ont sifflé et hué le maire de Beaucaire à sa sortie du tribunal
Mercredi, des dizaines de manifestants dont beaucoup portaient des drapeaux CGT et qui avaient participé à un rassemblement contre la loi El Khomri se sont ensuite massés devant le tribunal en signe de solidarité avec l'enseignante. Le maire et sa dizaine de proches ont attendu plusieurs minutes avant de sortir du tribunal aux abords duquel la police avait été déployée en force.