La famille d'Agnès assigne l'Etat pour faute lourde dans la "gestion" du jeune Gardois Matthieu

La famille d'Agnès Marin, violée et assassinée au Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire, en novembre 2011, par Matthieu, un jeune Gardois, a assigné l'Etat pour faute lourde devant le tribunal de Paris, a annoncé son avocat, Me Francis Szpiner, confirmant une information du Figaro.


Matthieu, jeune gardois de 19 ans, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en juin 2013 pour le viol et l'assassinat en 2011 de la jeune Agnès,13 ans, et pour le viol d'une autre jeune fille de 16 ans un an plus tôt. Ses avocats ont fait appel.

Après l'avis d'un pédopsychiatre rendu à l'automne 2010, concluant à sa non dangerosité, Matthieu, avait été remis en liberté et avait pu s'inscrire dans un établissement éducatif.
"Lorsqu'il y a un dysfonctionnement de la justice, c'est à l'Etat de le réparer et nous considérons que dans cette affaire, il y a eu de nombreux dysfonctionnements", a expliqué à l'AFP Me Szpiner.

"Alors qu'il était accusé d'un premier viol, il a été envoyé dans un établissement mixte où il n'y avait pas de surveillance", s'est indigné l'avocat de la famille Me Szpiner, rappelant que le jeune homme "s'était engagé à avoir un suivi psychiatrique" mais que ce suivi n'avait pas été assuré.


"Les conditions de la remise en liberté du jeune Matthieu, les conditions de son contrôle judiciaire, l'absence de suivi montrent une défaillance de l'Etat", a-t-il martelé.
"Tout cela, ce sont des manquements graves et donc la justice a commis une faute que l'Etat doit réparer", a-t-il conclu.


Des défaillances du fonctionnement de la justice qui avaient été notamment pointées lors des deux uniques séances du procès du jeune Matthieu non frappées de huis-clos.

Consacrées aux témoignages de personnels de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) du Gard, aux psychiatres et psychothérapeutes ayant suivi l'accusé après un précédent viol commis sous la menace d'une arme en août 2010 dans le Gard, ces deux séances avaient révélé des failles dans le contrôle judiciaire obligeant le jeune homme à se soumettre à un suivi psychiatrique ou psychologique.

Le rapport qui avait conclu à  à la non dangerosité de Mathieu avait été contredit, deux ans plus tard, par celui de deux autres médecins évoquant une "dangerosité majeure" et une "jouissance de destructivité".

Évoquant le rôle des experts, la grand-mère d'Agnès avait fustigé "tous ces gens irresponsables, ces soit-disant psy qui par paresse, par incompétence, ont, comme dans une tragédie grecque où chacun joue son rôle, mené ma petite-fille dans la tombe".

Récit : Laurent Pelletier.

 

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