Le Bureau national, l'instance dirigeante du Parti socialiste (PS), a annoncé mardi, la mise sous tutelle de la Fédération du Gard du parti, qui sera conduite par Emeric Bréhier, secrétaire national du PS à la formation militante et à la rénovation.
Cette mise sous tutelle intervient alors qu'une enquête préliminaire a été ouverte le mois dernier sur la comptabilité de la fédération socialiste du Gard.
Un collectif socialiste gardois avait demandé, également en juin, la mise en place en urgence d'une direction collégiale à la tête de cette fédération afin d'encadrer le premier secrétaire, Stéphane Tortajada.
Cette mise sous tutelle sera conduite par Emeric Bréhier, secrétaire national du PS à la formation militante et à la rénovation.
"Emeric Brehier sera amené à travailler avec l'ensemble des responsables socialistes locaux en coordination avec Stéphane Tortajada, avec qui il animera une direction collégiale afin de préparer les Etats généraux de la Fédération", explique le Bureau national du PS.
Explications : V.Luxey
Ces Etats généraux au niveau des fédérations s'inscrivent dans le cadre de la "feuille de route" élaborée par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, dans la perspective du prochain congrès du Parti Socialiste, en 2015.
Cette décision de mise sous tutelle "fait suite à la mission d'information sur le fonctionnement de la fédération du Gard, qui avait été mise en place par le Bureau national", en avril dernier, précise le communiqué.
L'enquête préliminaire sur la comptabilité de la fédération du Gard a été ouverte par le parquet de Nîmes, après deux plaintes déposées fin février et début avril. Les investigations sont menées par la division économique et financière du SRPJ de Montpellier.
Selon un constat établi par le trésorier fédéral et la commission fédérale de contrôle financier, "des dépenses faites par le Premier secrétaire fédéral au nom de la fédération seraient particulièrement élevées, non justifiées et contraires à l'intérêt de celle-ci", avait notamment expliqué la fédération, précisant que les comptes "n'avaient pas été validés".
"On a toujours demandé au Premier secrétaire qu'il nous explique ses dépenses, ce qui nous a toujours été refusé", avait précisé l'un des responsables.
M. Tortajada avait fait savoir par l'un de ses proches qu'il ne s'exprimerait pas, à la demande des instances nationales du PS.