Marie-Bélen Pisano a été mortellement poignardée le 17 mars 2019 dans la station de métro la Timone, à Marseille. Cette Alésienne de 21 ans était une artiste. Ses parents, qui veulent faire reconnaître son féminicide, organisent une exposition en hommage à Alès jusqu'au 2 octobre.
Leur fille rêvait de devenir une grande artiste et de changer le monde. Les parents de Marie-Bélen Pisano, cette jeune alésienne tuée le 17 mars 2019 à Marseille, lui rendent hommage à travers l'exposition de ses travaux, à partir du mardi 15 septembre à Alès.
C'était important de faire connaître son talent, les inquiétudes qu'elle exprimait à travers son art, afin que les personnes qui n'étaient pas proches d'elle puissent connaître un peu mieux Marie-Bélen. Après son assassinat, on a regardé à nouveau ses dessins, et on s'est aperçu que la plupart de son travail parlait du corps des femmes. On a donc voulu baptiser cette exposition : Corps de femmes.
Issue d’une famille de poètes et de musiciens, Marie-Bélen s’était passionnée pour l’art dès l’enfance. Son talent était précoce : elle a gagné un concours de dessin à l’âge de 4 ans. Plus tard, elle a intégré les Beaux-Arts de Montpellier, avant de rejoindre Marseille, où elle étudiait l'anthropologie. "Elle voulait approfondir sa connaissance de l'homme et de la société humaine, c'était complémentaire à sa formation en art", explique son père, Ruben Pisano.
Un oeuvre qui dénonçait le sexisme
Le soir du drame, la jeune femme a été mortellement poignardée à la station de métro Timone, pour un motif a priori dérisoire : son téléphone portable. Ses parents, Gisèle et Ruben Pisano, ne croient pas à ce motif, mais refusent de parler du procès avant qu'il n'ait lieu. En juin 2019, un jeune de 17 ans a été écroué pour le meurtre de leur fille.À travers son travail, Marie-Bélen pointait du doigt le sexisme omniprésent dans la société. Afin d'honorer le militantisme de leur fille, les parents de Marie-Belen ont créé une association. Ils veulent que son meurtre soit qualifié de féminicide et espèrent des changements dans la législation française.
Pour nous, il ne fait aucun doute que son assassinat est un fémincide. Nous voulions ouvrir un espace de réflexion pour tenter de prévenir ces attrocités. Nous souhaitons que le féminicide soit reconnu plus régulièrement, et comme fait aggravant, pour que ces personnes qui commettent ces actes de barbarie puissent recevoir la peine qu’ils méritent.
L'hommage d’une vingtaine de peintures, dessins et photographies sera visible jusqu’au 2 octobre à l’espace André Chamson, à Alès.