Dans le Gard, les habitants des Plantiers et des communes alentours sont cloîtrés depuis plusieurs jours : le tireur de la scierie, Valentin Marcone, est toujours activement recherché par les gendarmes. "Tout le monde flippe un peu. Les gens sont tendus, on attend", confie un villageois.
Depuis près de quatre jours maintenant, l'attente pétrifie le village des Plantiers, dans le Gard et les communes limitrophes. Valentin Marcone, 29 ans, a assassiné mardi son patron et l'un de ses collègues. En fuite, il est traqué depuis par 350 gendarmes dans les forêts des Cévennes.
Le secteur est coupé du monde par les barrages des forces de l'ordre. Les contrôles routiers filtrent les allées et venues et la surveillance par hélicoptère et par drone est constante.
Face à cette situation inédite, la population a pour consigne de rester calfeutrée. Et le moindre bruit peut parfois être facteur de stress. "Cette nuit, les chiens ont aboyé et ma femme a eu une peur panique", confie un homme. Son ami approuve : "Tout le monde flippe un peu. Les gens sont tendus, on attend.".
Sur le qui-vive
Même au sein de leur habitation, les villageois ne sont pas toujours rassurés. Certains s'attendent à voir le tireur pénétrer dans leur jardin à tout moment.
Il y a un petit stress : on évite de mettre les enfants dans le jardin et je vais étendre mon linge en vitesse. C'est quand même inquiétant ! On ne connaît pas la personne, on ne sait pas de quoi elle est capable.
De son côté, Robert Sadin guette les allées et venues des hélicoptères. "Depuis le début de la semaine, ils n'arrêtent pas de tourner sur la crête." Depuis quatre jours, ce riverain verrouille sa porte avant d'aller se coucher, une précaution qui ne lui est pas familière. "De temps en temps, on jette un coup d'oeil pour voir si personne n'arrive."
Ce Gardois, qui réside dans le hameau de Tourgueille, connaît bien la forêt cévenole et craint que les recherches ne s'éternisent.
Chercher quelqu'un ici, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Ce n'est pas difficile de se planquer. Si le fugitif est un peu malin, on n'est pas prêt de mettre la main dessus ! Et s'il sait se ravitailler, il pourra tenir le coup longtemps.
Un état de "sidération", selon le maire des Plantiers
Depuis mardi, le maire des Plantiers Bernard Mounier fait face aux événements qui secouent sa commune et tente de soutenir ses administrés. "On est là, on va serrer des mains, on prend les gens dans nos bras et on leur dit que ça va aller."
Pour l'édile, un seul mot résume aujourd'hui l'état d'esprit général. "C'est la sidération. On ne comprend pas, on se pose des questions." Bernard Mounier espère que la traque touchera bientôt à sa fin. "J'ai envie de dire qu'on y croit", conclut-il.