L' élevage fermier de porc est une solution d'avenir pour garantir une alimentation saine. Ce mode d'élevage pourrait se développer dans le Gard. Mais les éleveurs craignent la fermeture de l'abattoir d'Alès.
Niché sur les hauteurs des Salles-du-Gardon, au beau milieu des chênes et des châtaigniers, le Mas del Fray abrite l'exploitation d'Audrey Burban et Nicolas Villain depuis 2017. Après des années passées dans le secteur de la grande distribution, le couple s'est installé en Cévennes avec la ferme intention de prendre un nouveau départ.
Audrey et Nicolas élèvent une soixantaine de cochons en plein air. Ils travaillent 7 jours sur 7 pour garantir une viande de qualité.
Nous ne sommes pas une industrie qui veut s'ouvrir jusqu'à Paris. Ce sont les gens d'ici que l'on veut nourrir et pour cela on a besoin d'outils ici, on a besoin de foncier. Quand on veut plus de paysans, il faut donner plus de moyens aux gens pour s'installer
Plus de qualité
La confédération paysanne et les élus soutiennent ces éleveurs. Leur but est de définir des mesures concrètes, proches des gens et du terrain .
" Il y a un levier dont dispose les communes et les collectivités qui est tout ce qui concerne les cantines scolaires. Il y a un travail à faire pour aller vers plus de qualité. Mais l'agriculture paysanne passe par l'installation de paysans sur plus de territoires ainsi que l'aide à la commercialisation et la création de boutiques paysannes, " confirme Paul Ferté, Porte-parole de la Confédération Paysanne du Gard.
Une profession fragile
Pour les éleveurs, c'est aussi l'occasion d'interpeller élus et syndicats sur leurs préoccupations, comme la possible fermeture de l'abattoir d'Alès.
Nous souhaitons de tout coeur que l'abattoir d'Alès perdure, dans un aspect économique pour nous, mais aussi pour le bien-être des cochons car si l 'on doit aller ailleurs, cela fait beaucoup plus de distance à parcourir . Et les cochons , moins ils se transportent, mieux ils se portent.
Si l'abattoir d'Alès venait à fermer, le couple serait obligé de parcourir 70 km jusqu'à l'abattoir d'Aubenas en Ardèche.
Un stress pour les cochons qui pourraient mourir en route en cas de fortes chaleurs.
Tous les cochons ne sont pas bons
Certains ont moins d'un mètre carré pour vivre, d'autres ont accès au grand air. Du porc standard au porc bio, en passant par les différents labels, le cochon que l'on mange est bien différent selon ces conditions d'élevage.
- Porc standard : 0,65 mètre carré par animal
Il est élevé hors-sol sur caillebotis, sans paille, et dispose de seulement 0,65 mètre carré. L'animal est abattu au bout de 168 jours. S'il est produit en France, il porte simplement le logo VPF (viande de porc française). C'est le cas de près de 90% des viandes de porc et de la moitié des jambons cuits.
- Porc Label rouge : minimum 182 jours
La plupart du temps le porc est élevé sur caillebotis dans des hangars. Ils ne disposent que de 1 mètre carré pour évoluer. L'âge minimal de l'animal à l'abattage est de 182 jours.
- Porc fermier Label rouge : 2,6 mètres carrés
L'animal vit sur de la paille, où il peut fouiller dans le sol. Chaque animal a droit à 2,6 mètres carrés .
- Porc fermier élevé en plein air Label rouge : un peu d'air frais
A partir de 17 semaines, il peut quitter sa stalle pour sortir au grand air. La surface de l'enclos doit pouvoir offrir au moins 83 mètres carrés par animal.
- Porc fermier élevé en liberté Label rouge : beaucoup d'air frais
Il a accès à un parcours extérieur (250 mètres carrés par animal) à partir de 17 semaines.
- Porc bio : lui-même nourri avec du bio
Il à droit à une surface de 2,5 mètre carrés par animal dans le bâtiment et peut évoluer à l'extérieur sur un parcours libre ou au moins dans une cour couverte de paille. L'animal est nourri avec une alimentation bio produite sur l'exploitation à au moins 50%. Du côté des soins, un seul traitement antibiotique est autorisé durant la vie de l'animal