Au 26e jour de grève illimitée, des salariés de la clinique Bonnefon Elsan d'Alès, dans le Gard, ont à nouveau manifesté ce lundi devant l'établissement cévenol de santé. La direction dénonce un blocage du site puis une intrusion des grévistes et annonce des transferts de patients, faute de personnel.
Pressions constantes, manque d'effectifs, sanctions jugées abusives, des salariés de la clinique Bonnefon d'Alès sont en grève illimitée depuis le 26 janvier dernier.
Ce lundi, ils ont organisé un sit-in revendicatif devant la clinique.
La dizaine de grévistes de la première heure a reçu le soutien d'une cinquantaine de salariés qui a aussi cessé le travail pour réclamer des négociations avec la direction sur l'emploi et les augmentations de salaires.
80% de grévistes selon les syndicats
Les employés s'inquiètent d'un climat délétère et réclament le remplacement des personnels absents, des embauches et des créations de postes. Les syndicalistes veulent aussi une revalorisation des salaires et des primes. Enfin, ils exigent la réintégration des agents mis à pied et licenciés, pour faute, ces derniers mois.
Les grévistes dénoncent aussi le manque de concertation et d'écoute des responsables de la clinique qui eux, dans le même temps, parlent de "dialogue social constructif avec les salariés et les organisations syndicales représentatives".
Selon Elsan "un nouveau calendrier de discussion va être proposé dès aujourd’hui (NDLR, lundi) pour poursuivre ce dialogue social".
Conséquences, les blocs opératoires ont dû rester fermés par manque de personnel et nombre d'interventions ont été déprogrammées.
Demain mardi, c'est la totalité des hospitalisations de la clinique qui sera suspendue pour raisons de sécurité. Les Urgences seront également fermées.
Une situation inédite.
La clinique contrainte de suspendre l'activité d'hospitalisation
Ce lundi, la direction de la clinique Bonnefon Elsan d'Alès déplore "les perturbations de fonctionnement à cause du nombre réduit de personnel".
Dans un communiqué de presse, elle dénonce le blocus de l'accès à la clinique par des grévistes. Des personnes qui "se sont introduites dans les locaux de l’établissement de santé, sans préavis et sans demandes précises".
Par ailleurs, la direction annonce le transfert de certains patients et la suspension des hospitalisations.
"La direction de l’établissement regrette cette situation consistant à prendre en otage un établissement de santé, ses patients et l’immense majorité des salariés attachés à leur travail et à la clinique. La responsabilité de la direction passe toujours par la priorité donnée à la sécurité des patients. C’est pourquoi au vu du contexte, la direction se voit contrainte à la fois de transférer les 17 patients hospitalisées vers d’autres établissements de santé alentours (6 patients hospitalisés rejoignant leur domicile aujourd’hui) et de suspendre l’activité d’hospitalisation complète de la clinique tant que les conditions de sécurité n’auront pas été rétablies".
La clinique qui dispose d'un service d'urgences emploie plus de 196 salariés, compte 10 salles de bloc opératoire et 70 médecins libéraux exerçant dans l’établissement.