La grève a débuté ce mercredi matin pour une partie des employés de la clinique privée Bonnefon - ELSAN, à Alès, dans le Gard. Ils ont manifesté devant l'établissement cévenol pour réclamer plus de considération et d'écoute de la part de leur direction, ils demandent aussi plus de personnels et une hausse des salaires.
Pressions constantes, manque d'effectifs, sanctions jugées abusives, les salariés de la clinique Bonnefon d'Alès sont entrés ce mercredi matin en grève illimitée.
Ils dénoncent un climat délétère et réclament le remplacement des personnels absents, des embauches et des créations de postes. Ils veulent aussi une revalorisation des salaires et des primes. Enfin, ils exigent la réintégration des agents mis à pied et licenciés.
Des banderoles explicites
"Soigne et surtout tais toi !", "Non aux salaires de la peur", "La direction nous pisse dessus et les cadres nous disent qu'il pleut !", autant de slogans des manifestants pour montrer leur mal-être et leurs revendications.
"On demande simplement à être entendu et écouté... que l'on arrête les répressions envers les salariés, les licenciements abusifs et les sanctions diverses. Et que l'on nous permette de travailler sereinement. Il faut arrêter de ne penser qu'au pognon. On veut que nos patients soient soignés correctement".
Hella Kherief, représentante CGT de la clinique Bonnefon à Alès
"Je ne suis pas marchand de soins, je suis soignant"
Les salariés sont très remontés contre leur direction et les syndicats avec eux. Ils dénoncent la loi des actionnaires au détriment des patients et donc selon eux des soins.
"Le groupe ELSAN, ce sont les nouveaux mercenaires des temps modernes de la santé privée en France. Le soin est devenu une marchandise grâce à la tarification à l'activité. Ils siphonnent le sécurité sociale au profit des actionnaires".
Bruno Biondini, représentant FO à la clinique Bonnefon d'Alès.
Côté direction, on rappelle avoir appliqué des mesures au-delà du Ségur de la santé, avec notamment 23 embauches en 2021, dont 80% de soignants. Le directeur, en poste depuis un peu plus d'un an, explique n'avoir eu aucun échange avec la CGT et FO avant l'annonce de cette grève.
Enfin, concernant les sanctions, un licenciement, une mise à pied et 2 avertissements, tous des représentants syndicaux de la CGT ou de FO, la direction juge qu'il y a eu des fautes graves justifiant les décisions. A noter, un entretien préalable à une sanction pouvant aller jusqu'au licenciement est prévu la semaine prochaine.
Une réunion avec les syndicats s'est tenue dans l'après-midi. Pour l'heure, la grève est reconduite demain jeudi.