Ils viennent d'écoper d'une peine de deux ans de prison ferme et de trois ans d'emprisonnement avec sursis pour une agression qui a dégénéré à la sortie d'une l'école à Saint-Florent-sur-Auzonnet le 7 novembre dernier. Le grand-père aurait voulu défendre sa fille et sa petite-fille contre un ex-compagnon drogué et violent.
Un père de famille âgé de 36 ans vient d'être condamné pour des faits de violences avec couteau sur son ex-compagne. Le père de cette dernière, alors âgé de 68 ans, vient lui d’écoper d'une peine de trois ans d'emprisonnement assorti d'un sursis simple pour avoir tiré un coup de fusil.
"Une scène quasi apocalyptique"
Les faits se sont déroulés le 7 novembre 2024, devant l'école primaire de Saint-Florent-sur-Auzonnet, au nord d'Alès (Gard). Une violente altercation a eu lieu entre deux parents au moment de récupérer leur enfant. Le ton est rapidement monté jusqu'à ce que le père sorte un couteau et menace son ex-compagne. Cette dernière aurait hurlé, attirant l'attention des autres parents d'élèves qui se seraient interposés.
Le second acte est alors rapidement arrivé, avec un coup de feu tiré au fusil par le grand-père paternel, alors témoin de la scène depuis sa voiture. Si la balle n'a touché personne, elle a tout de même terminé sa course dans le portail de l'école, effrayant les élèves et les parents présents.
"Les gens hurlaient, vous imaginez la scène quasi apocalyptique devant l'école", a souligné le procureur d'Alès, Abdelkrim Grini. Les forces de police sont rapidement intervenues pour intercepter les deux hommes. Le mari était déjà recherché pour des violences passées envers la mère, a confirmé le procureur. La mère choquée a quant à elle dû être transférée à l'hôpital d'Alès.
L'instinct paternel contre un individu drogué et violent
Lors des réquisitions, la procureur a insisté sur le lieu particulier de la scène, avant de retenir la préméditation pour le grand-père, muni de son fusil de chasse dans la voiture. Le tribunal retient contre lui cet appel passé aux forces de l'ordre avant les faits dans lequel il affirme : "si on le retrouve avant vous, on va le tuer".
"C'est quelqu'un qui explique avoir vu sa fille menacée de mort, se retrouver face à un individu énervé, drogué, qui a déjà frappé sa fille, qui était avec un couteau", souligne Laurence Bourgeon, avocate du grand-père avant d'ajouter : "son geste a été fait de manière impulsive, d'instinct pour sauver sa fille, comme un père qui va sauver son enfant".
De son côté, le père de famille s'est défendu à la barre en affirmant avoir agi par peur de ne plus revoir sa fille de 5 ans. Il explique avoir perdu pied, coincé dans un cercle vicieux d'emprise et de violence quotidienne propre au milieu des stupéfiants dont il fait partie.