Les explications de Mahfoud H. sont restées sommaires, mais les circonstances de la mort de Sihem Belouahmia commencent à se dessiner. D’après son avocat, l'homme de 39 ans affirme qu'il entretenait une relation amoureuse avec la lycéenne qu'il dit avoir tuée au cours d’une dispute qui a "dégénéré".
L'enquête sur la disparition de Sihem Boulouahmia s'est accélérée mercredi 1er février. Dans la soirée, le principal suspect, Mahfoud H., cousin par alliance de la jeune femme, est passé aux aveux devant les gendarmes d'Alès, puis devant un juge d'instruction. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.
À ses côtés mercredi soir lorsque son client a décidé de s'exprimer, l'avocat montpelliérain Me Jean-Marc Darrigade a accordé un entretien à France 3 Occitanie. Il raconte comment se sont passées les dernières heures de garde à vue de Mahfoud H., avant sa mise en examen et en détention provisoire.
"Une relation sentimentale"
Mahfoud H. n’a pas accompagné les enquêteurs sur les lieux, mais c'est "sur ses indications ultra-précises que le corps a été découvert", affirme son avocat. Le corps sans vie de Sihem a été découvert à 1h du matin dans la nuit de mercredi à jeudi. La procureure de Nîmes précise que la macabre découverte a été faite en bordure d'un chemin de campagne isolé près de La Grand-Combe.
Me Darrigade confirme que son client connaissait très bien Sihem et sa famille. Mahfoud H. a été marié à la cousine de la jeune femme. Au cours de sa garde à vue, il a précisé qu'il entretenait une relation avec la lycéenne de 18 ans : "une relation sentimentale à laquelle il aurait dû renoncer s’est nouée entre eux et durait depuis quelques temps jusqu’au drame." De son côté, l'avocat de la famille de Sihem dément l'existence de cette relation amoureuse entre la jeune femme et son cousin par alliance.
"Un geste irréparable"
Les explications du suspect sont apparemment restées succinctes, les enquêteurs souhaitant avant toute chose retrouver Sihem. Mais "on comprend entre les lignes que c’est une relation qui s’est nouée, qu’il n’a pas su gérer, à laquelle il ne savait pas mettre un terme, qui a pu dégénérer ce soir-là…, relate Me Jean-Marc Darrigade. Ils se sont disputés, ce qui fait que ça a abouti à un geste irréparable."
Ils se sont disputés (...) ça a abouti à un geste irréparable.
Me Jean-Marc Darrigade, avocat de Mahfoud H.
"C’est un homme qui a fait le choix d’affronter sa lourde responsabilité dans la disparition de Sihem, qui a souhaité mettre un terme à un suspense intolérable pour la famille tout en ayant conscience évidemment que ça n’allait pas apaiser cette douleur mais que au moins ça n’allait pas l’aggraver, ajoute l'avocat. Il souhaitait aussi soulager sa conscience. Il a conscience d’une situation intolérable, les regrets qu’il pourrait exprimer demeurent irrecevables. Il se sait impardonnable. Mais il a décidé d’affronter la justice, le juge et aussi le jugement de cette famille."