Les intempéries de ces derniers jours dans le Gard ont été marquées, mardi 14 septembre, par la formation d'un orage en "V" à proximité du bassin du Vidourle et de Nîmes. Ce phénomène météorologique explique en partie la violence de ces orages sur la Vaunage.
Des routes inondées, des murs écroulés, des records de pluviométrie atteints à certains endroits... Les intempéries de ces deux derniers jours ont fait des dégâts importants notamment dans le Gard et dans l'Hérault. La violence de cet épisode peut s'expliquer par la formation d'un orage en "V", observé mardi 14 septembre au dessus du bassin du Vidourle et près de Nîmes.
"L'événement du Gard n'a pas été provoqué par un orage unique mais par un système orageux, un amas d'orages", explique Marc Mandement, membre d'une équipe de recherche sur les orages à Météo-France Toulouse.
"Le système orageux a eu les caractéristiques supplémentaires d'être quasi-stationnaire et régénératif. Il s'est peu déplacé et de nouveaux orages se sont continuellement formés pendant plusieurs heures", poursuit-il.
22 000 éclairs relevés dans le Gard
L'orage en "V" tient son nom de la forme qu'il prend sur les images satellites infrarouges.
Celui de ce mardi 14 septembre a été particulièrement violent : "Le système orageux qui a touché le Gard est de la même nature que les systèmes orageux les plus intenses observés ces dernières années sur le littoral méditerranéen." Marc Mandement évoque, entre autres, les épisodes meurtriers dans l'Aude en 1999, ceux du Gard en 1988 et 2002 ou encore de Vaison-la-Romaine en 1992.
"Ces systèmes déversent sur la même zone des quantités de pluie très importantes. Mardi, il est tombé 260 mm de pluie en trois heures à Saint-Dionisy", indique le chercheur.
L'observatoire Keraunos des tornades et orages violents a notamment relevé une activité électrique "extrême", mardi, avec plus de 22 000 éclairs détectés sur le seul département du Gard.
Retour et explications sur l'orage en V qui a frappé le #Gard.
— Keraunos (@KeraunosObs) September 14, 2021
Colonne troposphérique très humide, forte instabilité et cisaillements importants ont produit une convection extrême (-75°C au sommet des nuages).
Phénomène qui n'est pas rare en Méditerranée : https://t.co/4a0bRSEHVh pic.twitter.com/evmFG63z1E
Des origines multiples
Pour Marc Mandement, cet orage n'est pas un cas isolé : "Ces systèmes orageux sont rares pour les habitants dans le sens où ils concernent qu'une petite région à chaque fois, mais ne sont pas si rares dans le sens où on en observe régulièrement sur le littoral méditerranéen, en France ou à l'étranger."
Mais alors comment expliquer la formation de cet orage qui a fait de nombreux sinistrés dans le Gard ?
"L'apparition de ces systèmes orageux est liée à des conditions favorables : de l'instabilité, mais aussi une direction particulière du vent à plusieurs niveaux de l'atmosphère. Ces éléments permettent la formation puis la régénération continue du système orageux pendant plusieurs heures", indique le météorologue avant de préciser : "La formation et le maintien de ces systèmes orageux ne sont toutefois pas complètement compris et restent un sujet de recherche actif dans la ccommunauté scientifique."