À Sauve dans le Gard, l'eau du Vidourle a tourné au vert fluorescent lundi matin. Une couleur inhabituelle et des images spectaculaires, mais le phénomène n'a pourtant rien de surnaturel. Explications.
Que se passe-t-il dans l'eau du Vidourle ? Ce matin, comme ont pu le constater nos équipes sur place, l'eau du fleuve à Sauve dans le Gard a pris une couleur très surprenante. Une eau verte et fluorescente s'écoule entre les rochers karstiques, donnant au Vidourle des airs radioactifs.
Mais aucune crainte à avoir, cette couleur inhabituelle a une origine bien connue, inoffensive pour la santé de l'homme et le milieu aquatique. Il s'agit en effet d'un test permettant d'établir la circulation de l'eau en souterrain.
De la fluorescéine pour suivre le trajet de l'eau
La couleur verte est causée par la fluoréscéine, une molécule qui permet de suivre le trajet de l'eau du Vidourle. Il y a trois jours, 15kg de cette molécule ont été déversés dans l'eau.
"Cela va vraiment nous servir à mieux comprendre comment circule l'eau sur l'ensemble du bassin-versant en amont de Quissac", explique Marie Savéan, chargée de mission à EPTB Vidourle.
Cela nous permet de savoir où est la ressource en eau, souterraine ou superficielle, et de mieux la quantifier.
Marie Savéan, chargée de mission à EPTB Vidourle
Une information essentielle car le Vidourle disparaît sous terre en aval et réapparaît 15 kilomètres plus loin, à la fontaine de Sauve sous la forme d'une résurgence. C'est ici que les prélèvements vont permettre de déterminer le chemin parcouru par l'eau.
"Grâce à l'instrument qu'on a mis en place au niveau du captage, on va voir des pics de concentration", explique Guilhem Maistre, le directeur du cabinet d'expertise Cenote. Et si on a plusieurs pics, ça veut dire qu'on a plusieurs chemins parcourus."
"Là on espère confirmer la circulation de l'eau souterraine entre les pertes du Vidourle et la fontaine de Sauve", détaille Guilhem Maistre. "Ce qui nous intéresse aussi, ce sont les modalités de circulation."
Des mesures régulières
Grâce à des instruments de mesure comme le fluorimètre, les équipes mesurent à intervalles réguliers et en temps réel la fluorescence contenue dans l'eau. "On surveille plusieurs endroits", précise Guilhem Maistre, directeur cabinet d'expertise Cenote. "Ici, on n'est pas du tout certain d'être vraiment sur le bon trajet."
D'ici 2026, onze traçages de l'eau sont prévus en amont du Vidourle pour tenter de préciser le trajet de ces eaux souterraines.