La chaufferie de Nîmes a pour la première fois ouvert ses portes aux scolaires, dans le cadre de la semaine européenne du développement durable. Depuis 2015, elle est raccordée à un incinérateur d’ordures ménagères, afin de récupérer l’énergie produite par la combustion des déchets.
Et si nos déchets servaient à chauffer des bâtiments ? À Nîmes, c'est déjà le cas dans les quartiers de Pissevin et Valdegour, dans le centre hospitalier universitaire Carémeau et dans plusieurs équipements publics. Une solution écologique et économique. Alors comment cela fonctionne ?
Dans le cadre de la loi de transition énergétique pour la croissance verte, le délégataire de service public Nîmergie a inauguré en 2015 sa chaufferie, entièrement rénovée. Elle est désormais raccordée à l’incinérateur d’ordures ménagères afin de réutiliser l’énergie produite par la combustion des déchets.
14 tonnes de déchets non recyclables sont ainsi brûlés chaque heure pour fabriquer de la vapeur qui alimente le réseau de chauffage.
16 000 tonnes d'émissions de CO² évitées
Cette énergie renouvelable couvre pour l'instant un peu plus de la moitié des besoins d’énergie du réseau. Le reste repose encore sur des chaudières au fioul et au gaz. Grâce à ce système innovant, 16 000 tonnes d’émissions de CO2 ont pu être évitées par an, soit environ 30% des émissions du patrimoine immobilier de la Ville de Nîmes.
Aujourd'hui, on a un réseau de chaleur qui est valorisé à 55% grâce à l'incinérateur. Notre objectif est de passer à 75% en 2029.
Pascale Venturini, adjointe déléguée au chauffage urbain
Plus écologique et plus économique également. La ville de Nîmes souligne que "cette énergie renouvelable génère une baisse significative des tarifs et permet de ne pas subir les évolutions fluctuantes du prix des énergies fossiles (gaz, pétrole)". Le CHU de Nîmes aurait ainsi économisé 500 000 € par an. La ville et l'ensemble des structures publiques bénéficiant du réseau : 100 000 € par an.
Le délégataire Nîmergie a investi 9,5 millions d’euros pour ce raccordement et entend poursuivre les travaux en accroissant le réseau de 15 à 27 km à l'horizon 2027, ce qui permettra de raccorder 12 000 équivalents logements.
Ecrit avec Alexandre Rozga.