Affaire des eaux traitées de Nestlé : un rapport du Sénat pointe du doigt l'usine Perrier dans le Gard

En janvier 2024, Nestlé Waters avait été au cœur d'un scandale sur l'utilisation de filtres interdits pour traiter ses eaux, notamment sur le site de Perrier, à Vergèze dans le Gard. Une mission d'information flash avait été lancée alors par le Sénat. Les premières conclusions sont tombées.

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"On ne peut pas être sûrs qu’il n’y ait plus de tromperie en cours sur le site de Perrier dans le Gard", a déclaré Antoinette Gulh au Monde et à franceinfo. Cette sénatrice écologiste présidait la mission d’information "flash" lancée en avril 2024, trois mois après les révélations sur l'utilisation par le groupe Nestlé Waters de filtres interdits pour traiter des eaux contaminées.

Si le site gardois est soupçonné de tromperie encore aujourd'hui, c'est qu'en décembre 2023, Perrier obtient à Vergèze le droit de continuer à utiliser des traitements (filtres UV, filtres à charbon), pour sa nouvelle marque de boissons, Maison Perrier. Un problème pour la sénatrice, qui explique à nos confrères : "Il existe désormais deux types d’eaux produites dans la même usine, une eau Maison Perrier qui a subi des traitements, et l’eau minérale Perrier censée être pure. Et il peut y avoir confusion entre ces deux types d’eau."

Les autorités de contrôle sanitaire trouvent la situation "problématique"

Sur le même site, les inspecteurs de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) et l'Agence régionale de Santé ont effectué en mai 2024, un contrôle inopiné. Le Monde et franceinfo se sont procurés le procès-verbal de constatations, daté du 13 juin dernier. Les inspecteurs mettent en avant les difficultés rencontrées pour contrôler la traçabilité de l'eau. L'eau traitée destinée à la marque Maison Perrier "peut techniquement alimenter n’importe quelle ligne", expliquent-ils dans leur rapport. En conclusion, ils dénoncent un "point critique en matière de loyauté".

De son côté, la direction de Nestlé rappelle que ce rapport "n’a pas encore fait l’objet d’un contradictoire, et doit être complété par les précisions apportées par Nestlé Waters sur les différents points soulevés".

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