Mieux manger pour mieux vieillir : c'est le credo du service de gérontologie ambulatoire du CHU de Nîmes. En adaptant le régime alimentaire de ses patients à leur pathologie, il espère prévenir la perte d'autonomie et les maladies dégénératives du cerveau.
Dans le service de gérontologie ambulatoire du CHU Carémeau, à Nîmes (Gard), les patients sont régulièrement mesurés et pesés. Objectif : vérifier que leurs apports nutritionnels sont satisfaisants. Sinon, une diététicienne adaptera leur régime alimentaire. Car l'hôpital en est persuadé : mieux manger peut permettre de mieux vieillir.
L'intérêt d'un contrôle régulier
Les personnes âgées qui fréquentent le service souffrent toutes de légers troubles de la mémoire. Il faut donc régulièrement contrôler leur taille et surtout leur poids, pour vérifier qu'ils n'oublient pas de s'alimenter, comme l'explique Brigitte Garritano, aide-soignante :
Si on voit que les gens maigrissent à un moment donné, on le signale à un médecin qui prévient la diététicienne dans le cas où un suivi diététique doit être entamé.
Un régime enrichi
Depuis les années 1990, les médecins ont mis en évidence que les patients atteints de troubles dégénératifs doivent avoir recours à une alimentation plus riche que les autres pour perdre moins de poids. Un constat qui conduit à revoir la composition de leurs menus, selon Léa Hitzel diététicienne nutritionniste au CHU de Nîmes :
On va essayer d'enrichir des plats classiques avec du fromage, du jaune d'œuf, de la crème, de l'huile, pour avoir des apports importants pour un même régime alimentaire.
Au sein du service, les patients expérimentent ainsi leur nouveau régime alimentaire. Ils apprennent aussi à réaliser des exercices physiques pour garder la forme. De nouvelles habitudes que les familles devront appliquer une fois rentrées à la maison.
Mieux manger mais aussi bouger
Pour le docteur Maurice Viala, chef du service de gérontologie ambulatoire du CHU, la méthode a fait ses preuves : une meilleure alimentation alliée à de l'exercice, ne serait-ce que les déplacements du quotidien, permettent d'enrayer la perte de fonctionnalité musculaire et articulaire, et donc la perte d'autonomie. En clair : le meilleur médicament, c'est d'abord ce que l'on mange. Voici le reportage de Jérôme Curato et Lucien Thelu.