Dans le Gard, la récolte des olives a débuté depuis quelques jours, et avec elle les moulins ont repris du service. Les professionnels anticipent des volumes moindres par rapport à l'an passé. Sécheresse de l'été et forte humidité de l'automne auront un impact sur la quantité d'huile produite.
Dans cette oliveraie de Redessan, la récolte de la picholine, cette variété caractéristique du département du Gard, a débuté il y a une semaine.
Bien installés sur la remorque customisée maison, Serge et sa petite équipe de cueilleurs n’ont en réalité pas pu travailler plus de trois jours. La faute à une météo capricieuse et à une humidité omniprésente.
"La pluie arrive malheureusement trop tard, elle serait arrivée au mois de juillet et au mois d'août, quand vraiment les olives en avaient besoin, cela aurait été mieux. Là, maintenant, les olives se gonflent d'eau, donc les rendements au niveau de l'huile sont plus restreints", explique Serge Rigal, exploitant agricole.
Gorgées d'eau, et donc moins concentrées en huile, les olives sont d'autant plus fragiles et doivent être apportées quotidiennement au moulin pour y être pressées.
Récolte en baisse
Ici à Cabrières, la famille Nicolas a ouvert il y a six ans son second moulin, le plus important de France en termes de capacité de trituration.
Ces machines ultramodernes sont capables de traiter jusqu'à six à huit tonnes d'olives par heure. Un gage de qualité pour le produit fini.
Plus on va vite, plus l'huile est bonne, fraîche et donc c'est très intéressant d'avoir de grosses machines.
Laurence Nicolas, propriétaire du moulin
"Ce qui compte pour la qualité de l'huile d'olive, c'est la rapidité de traitement des fruits. Donc, si vous avez une journée de gros apport, il faut être capable de la passer rapidement le lendemain", détaille Laurence Nicolas, propriétaire du moulin.
Pas sûr que la capacité maximale des malaxeurs soit atteinte cette année. La récolte s'annonce en baisse. Les volumes d'huile produite suivront la même courbe.
"Avec nos deux moulins, au lieu de 500 tonnes, cela sera 300 tonnes. On peut dire qu'il y aura moins 40%. Et pourtant, il y a eu beaucoup de pluie, les arbres n'ont pas souffert. Mais ce n'est pas une année à olives", conclut-elle.
Avec ses arômes puissants, l'huile d'olive nouvelle de Picholine devrait donc être plus rare et peut-être plus chère sur les tables de fête à la fin de l'année.
Écrit avec Jérome Curato.