Replay. Qui veut devenir maire de Nîmes ? Retour sur le débat proposé par France 3 Occitanie. Quatre candidats étaient autour de la table: Vincent Bouget (PC), Daniel Richard (EELV), Yvan Lachaud - (LREM) et Yoann Gillet (RN).
Mercredi 11 mars 2020, à partir de 21h05, France 3 Languedoc Roussillon a organisé un débat de 45 minutes autour de quatre candidats à l'élection municipale à Nîmes. Il était présenté par Philippe Sans et Tony Selliez, rédacteur en chef de France Bleu Gard Lozère.
Candidats invités
- Vincent Bouget (PC)
- Daniel Richard (EELV)
- Yvan Lachaud - (LREM)
- Yoann Gillet (RN)
Revoir débat à Nîmes en cliquant dans le player
Il était suivi d'un débat « Enjeux Citoyens », présenté par Anne-Sophie Mandrou, confrontant citoyens, responsables associatifs et spécialistes sur la place des mouvements sociaux dans ces municipales.
Ce qu'il faut retenir du débat:
Le maire sortant Jean-Paul Fournier (LR) avait décliné l’invitation et refusé tout débat avant le premier tour, tout comme son homologue montpelliérain Philippe Saurel. Il n’avait pas non plus délégué un représentant.
"Il est dommage de ne pas pouvoir débattre devant les citoyens de manière démocratique. Je regrette l’absence répétée de Jean-Paul Fournier aux débats. On aurait aimé parler avec lui du bilan. On le fera quand même sans lui", assure Vincent Bouget.
Un déni de démocratie, une insulte envers les électeurs (Yoann Gillet)
"C’est un déni de démocratie, une insulte envers les électeurs", précise Yoann Gillet. "Jean-Paul Fournier aurait dû accepter les débats. Cela prouve qu’il a peur d’assumer son bilan".
"Tout a été dit", résume Yvan Lachaud. "C’est un déni de démocratie. J’ai un petit peu honte pour ma ville que ça se passe comme ça. Ce n’est pas normal que ça se passe comme ça".
"J’ai rarement vu un mépris pareil", se désole Daniel Richard. "Ce n’est pas parce qu’il est maire. Il fait partie d’un parti qui s’appelle « Les Républicains » : il ne le mérite absolument pas. Les Républicains, c’est nous".
Sécurité et insécurité
Les 26 janvier et 10 février, des tirs d’armes automatiques crépitent dans le quartier Pissevin : 3 blessés dont un grave la seconde fois."D’abord, ce quartier ce n’est pas que ça, il y a beaucoup de gens qui font de belles choses", explique Vincent Pouget avant de poursuivre : "il y a un désengagement de l’Etat qui avait promis l’ouverture d’un commissariat. La promesse a fait long feu. On a besoin que l’Etat assume ses responsabilités. Le rôle du maire est de redéployer la police municipale auprès des habitants. On a besoin de personnes au contact au plus près de la population. On sent le sentiment d’abandon qui progresse . Il faut remettre des services publics dans ses quartiers. Il faut donner plus à ceux qui ont moins".
On a besoin de personnes au contact au plus près de la population (Vincent Pouget)
Pour Yoann Gillet, "un bon maire sera celui qui ouvrira les yeux et qui dira la vérité sur ce sujet. Certes l’Etat est défaillant mais nous doublerons les effectifs de la police municipale et les faire passer à 300 le plus rapidement possible et d’augmenter de 200 le nombre de caméras de vidéos surveillance dès la 1ère année et d’appliquer la tolérance zéro. Il faut remettre les policiers au cœur des quartiers car ils ont des ordres pour ne pas y être. Aujourd’hui la mairie actuelle laisse faire les petits trafics. Il faut faire en sorte que la peur change de camp. Personne n’a le courage d’agir ».
Yvan Lachaud annonce 100 policiers municipaux supplémentaires. "La grande délinquance : l’Etat doit prendre ses responsabilités. Sur la petite délinquance qui nous ennuie et caillasse au quotidien, 100 policiers municipaux, c’est 3,8 millions d’euros. Je propose la réouverture des centres éducatifs fermés pour les jeunes de 13-14 ans. Et c’est aux parents de venir les chercher et nous discuterons avec eux. L’Etat ne peut pas tout faire. Le conseil des devoirs et des familles se réunira chaque semaine en mairie de Nîmes".
Une police montée pour le centre-ville et les zones vertes (Daniel Richard)
"Nous proposons une police montée pour le centre-ville et les zones vertes pour la pacification apportée par les chevaux", explique Daniel Richard. "Nous sommes la 2ème ville de France en nombre de caméras et 1er en criminalité. C’est un constat, donc ça veut dire que ça ne marche parce que le maire ne s’en occupe pas beaucoup. C’est anormal. Il faut avoir un observatoire de la criminalité transparent par quartiers".
L'emploi
Le taux de chômage est de 11,3% à Nîmes. "Il faut relocaliser le travail et il faut entreprendre trois plans Marshall car il y a urgence", explique Daniel Richard. "Il faut un plan d’isolation et de rénovation, de mise en place d’énergie photovoltaïque pour que les quartiers et le centre-ville récupèrent leur autonomie en énergie. Il y a l’agriculture, les enfants ne doivent manger que du bio. L’agriculture bio crée deux fois plus d’emplois que la normale. Et il faut développer les économies du futur".D’ici 2040, je veux 30 000 étudiants à Nîmes (Yvan Lachaud)
Pour Yvan Lachaud, "d’ici 2040, je veux 30 000 étudiants à Nîmes (il y en a 15 000 aujourd'hui et 75 000 à Montpellier). La présence d’étudiants attire l’emploi. On a encore de la place sur des zones économiques".
"La mairie doit remettre la main sur les locaux commerciaux vacants immédiatement soit en les achetant soit en les louant pour ensuite les louer ou les sous-louer à un prix préférentiel pour attirer de nouveaux commerçants", prévoit Yoann Gillet. "Il faut une diversité de commerces qui n’existent plus aujourd’hui. Il faut baisser la CFE, la cotisation foncière sur les entreprises. C’est essentiel. Il y a un problème de transport, de stationnement et un problème de circulation".
"Il y a des quartiers de la ville désertés par les commerces", assure Vincent Bouget. "Le trambus ligne 1 a d’avantage amené les Nîmois vers l’extérieur que vers le centre-ville. La politique de transport vers le centre-ville doit être beaucoup plus efficace".
Réchauffement climatique
"Pour protéger le citoyen il faut une végétalisation qui va faire un gain de 1,5 à 2 degrés", exige Daniel Richard. "Après, il y a des conditions de vie inacceptables dans les quartiers. La ville doit prendre conscience du danger dans laquelle elle est. On n’a plus le temps et ce sont les partis au pouvoir qui ne l’ont pas fait"."Tous les bus devront être au biogaz", prévient Yvan Lachaud. "Il faut végétaliser, nous avons prévu 30000 arbres (500 euros l’arbre planté en milieu urbain). Et nous avons prévu 40 km de pistes cyclables avec des véloslib (800 000 euros par an)".La ville doit prendre conscience du danger dans laquelle elle est (Daniel Richard)
"Nous proposons de rénover les bâtiments communaux énergivores. Pourquoi cela n’a pas été fait avant ? Il faut arrêter de mentir aux électeurs. Il faut agir mais sans idéologie qui soit totalement stupide", asssène Yoann Gillet.
Vincent Bouget promet de "végétaliser la ville et de l’isoler. Il faut relancer très fortement une politique de transport et de mobilité en commun en essayant d’augmenter le réseau, les amplitudes horaires et en allant vers la gratuité et travailler les mobilités douces".
Les enjeux:
Jean-Paul Fournier, maire LR depuis 2001 et son ancien premier adjoint Yvan Lachaud (Nouveau Centre), président de la Métropole de Nîmes, qui a eu investiture LREM ne s'entendent pas, ou plutôt ne s'entendent plus. Jean-Paul Fournier est donné largement en tête au premier tour d'après les sondages mais attention aux possibles alliances au second: Yvan Lachaud et David Tebib, président de l'équipe de handball USAM et qui briguait l'investiture LREM). Quelle attitude pourrait avoir Daniel Richard (EELV, soutenu par PAS, PRG, LFI et Génération Ecologie), donné en deuxième position par plusieurs sondages ? Surtout si le Rassemblement national de Yoann Gilet réussissait à se maintenir.Les chiffres clés
Sa population a été en expansion ces dernières années : 17.000 nouveaux habitants en 18 ans pour dépasser aujourd’hui les 150.000 âmes.Son patrimoine romain et antique, complété par le Musée de la Romanité, a attiré 655.000 visiteurs en 2019. Et ses traditionnelles férias de Pentecôte et des Vendanges, près d’1 millions 800 mille participants. Mais les corridas et spectacles taurins ont perdu 23.000 spectateurs en 5 ans, avec seulement deux spectacles de moins.
L’insécurité inquiète, avec notamment une montée en puissance de faits divers dans certains quartiers sensibles de la ville. Ainsi en soirée des 26 janvier et 10 février derniers, des tirs de kalachnikov dans une galerie commerciale et dans la rue avaient affolé le quartier Pissevin. Quelques jours plus tard, des habitants y exprimaient leur ras-le-bol.
29% de la population cependant vit en dessous du seuil de pauvreté, soit 831 euros maximum par mois. Le taux de chômage, inférieur à d’autres communes du Gard, est en baisse : en quatre ans, 3% de moins de demandeurs d’emplois (11,40% contre 14,20%). Même si certains commerces du centre-ville souffrent ou ont baissé leur rideau.
En 1995, Nîmes était parmi les 10 villes les plus endettées de France avec 290 millions de dette. La situation s'est améliorée depuis : 201 millions "seulement" en 2018, sous la moyenne nationale désormais des villes de plus de 100.000 habitants.
En 2014, Jean-Paul Fournier (divers droite) s'impose au second tour dans une triangulaire avec 46,80% devant Yoann Gilet (Front national avec 24,41%, Sylvette Fayet (Front de gauche avec 14,83%) et Françoise Dumas (divers gauche avec 13,94%).
Les débats de France 3
France 3 organise près de 300 débats partout en France à l'occasion de ces élections muncipales. Pour suivre ces débats, cliquer sur la région de votre choix dans la carte ci dessous.7 candidats en lice
Vincent Bouget (PCF et alliés)Yoann Gilet (RN)
Yvan Lachaud (LREM et alliés)
Daniel Richard (EELV – PS et alliés)
Jean-Paul Fournier (LR) maire sortant
David Tebib (Divers Droite)
Stéphane Gilli (Parti Animaliste)
