Municipales 2020 : de Nîmes à Perpignan les listes d'union entre droite et extrême droite se multiplient

A Sète, Nîmes, Lunel, Vauvert ou Perpignan de plus en plus de militants Les Républicains rejoignent des listes estampillées Rassemblement National. Depuis l'arrivée de Robert Ménard à Béziers, les digues qu'on croyait infranchissables semblent de plus en plus poreuses.
 

Comme pour dire "j'assume" Sébastien Pacull a présenté sa liste pour les élections municipales à Sète dans un véritable show à l'américaine. L'ancien président de la fédération Les Républicains de l'Hérault fait liste commune avec le Rassemblement National (il a également reçu le soutien de Debout la France et du Parti-chrétien démocrate).


L'exemple de Béziers

Jusqu'aux dernières élections municipales l'extrême droite faisait figure d'épouvantail pour la droite traditionnelle et la digue entre les deux mouvements semblait infranchissable. C'était avant l'élection de Robert Ménard, lui aussi soutenu par le RN (nommé FN à l'époque) à Béziers en avril 2014.

"Je pense qu'il y a très peu de points de divergences, il faut arrêter de se voiler la face, c'est effectivement l'avenir même au niveau national", estime un des militants venus soutenir Sébastien Pacull.

Je pense qu'il y a très peu de points de divergences

Le candidat se félicite de son choix : "L'accueil sur le terrain est juste exceptionnel, au-delà de mes attentes donc je crois effectivement que nous avons fait une recette gagnante."


"Recette gagnante"

La Présidente du RN, Marine Le Pen, plutôt défavorable à ce type de rapprochements, a adoubé en personne la liste de Sébastien Pacull.
Pour les municipales de 2020, de nombreuses listes ont fait le même choix. De Béziers à Lunel en passant par Vauvert ou Nîmes, on a vu des membres des Républicains rejoindre les listes du Rassemblement National. Sur le même modèle, à Montpellier le candidat RN Olaf Rokvam a proposé, sans succès, une "union des droites".

La situation inquiète en haut lieu chez les Républicains, mais on refuse de parler d'hémorragie.

"Ce sont quelques individualités qui partent pour des raisons d'opportunisme électoral, parce qu'elles veulent être tête de liste et n'ont pas eu leur place au sein des Républicains, juge Arnaud Julien, secrétaire départemental des Républicains de l'Hérault. Aucune digue ne cède. On le voit bien, il y a une liste Les Républicains à Béziers, on soutient François Commeinhes à Sète, à Lunel on soutient le maire sortant donc franchement il n'y a aucune porosité."

Ce sont quelques individualités qui partent pour des raisons d'opportunisme électoral

A Béziers, véritable laboratoire de l'union des droites, Robert Ménard, candidat à sa succession sur la liste "Choisir Béziers", favori des sondages, ces ralliements sont au contraire le signe que les choses changent : "Le peuple de droite, le peuple tout court a besoin qu'on se débarrasse de ces partis, pour dire les choses encore plus brutalement, et qu'on s'unisse au-delà des appareils partisans et des choix partisans des uns et des autres. On est en train de le réussir, à Béziers ça fait déjà six ans, un peu partout dans le Sud de la France et plus loin encore."

Le peuple de droite, le peuple tout court a besoin qu'on se débarrasse de ces partis

Il y a des signes qui ne trompent pas : Louis Alliot, qui accueille d'anciens Républicains sur sa liste, a fait disparaître la flamme du Rassemblement National de toutes ses affiches.


 
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