Condamné à douze ans de prison, un ancien instituteur de Caveirac a été reconnu coupable d'agressions sexuelles à l'encontre de six élèves de maternelle, et de viols sur deux d'entre eux. Son procès s'est terminé mardi 6 février, à la cour d'assises du Gard, à Nîmes.
Après six heures de délibéré, les jurés populaires ont mis fin à l'attente des victimes de Caveirac et de leur famille. "On va pouvoir tourner la page", témoigne une partie civile au micro de Dalila Peltier.
Aux termes d'une enquête de sept ans et d'un procès d'une semaine, la cour d'assises de Nîmes a condamné François Bossy à douze ans de prison, ce mardi 6 février à minuit. Un verdict conforme aux réquisitions de l’avocat général.
Aujourd'hui âgé de 65 ans, l'ancien instituteur de cette petite ville du Gard a été reconnu coupable d'agressions sexuelles à l'encontre de six élèves de maternelle, et de viols sur deux d'entre eux. Les enfants avaient entre 4 et 6 ans au moment des faits. François Bossy a toujours nié ces accusations.
Interpellé le jour de la rentrée
Des parents commencent à s'inquiéter en 2016, lorsque leur enfant demande à ne plus retourner à l'école l'après-midi : c'est sur l'horaire de la sieste que l'instituteur impose des jeux sexuels aux élèves de maternelle.
Exhibitionnisme, attouchements sexuels, viols digitaux... La parole des élèves de maternelle se libère. Certains déclarent des troubles du comportement et de l'anxiété. Plusieurs familles portent plainte et François Bossy est interpellé le jour de la rentrée des classes suivante, en septembre 2017.
Les enquêteurs découvrent alors que l'instituteur est en possession d'images à caractère pédopornographique sur son ordinateur. Des faits pour lesquels il a aussi été condamné, ce mardi, lors du verdict.
Quatre ans en liberté
En janvier 2020, la remise en liberté de François Bossy suscite l'incompréhension et la colère des familles de victimes. L'instituteur restera libre jusqu'en janvier 2024, date de son procès aux assises.
"Sept ans, ça a été trop long. Mon petit avait 4 ans au moment des faits. Pendant cette période, on n'a eu aucun suivi, aucun accompagnement juridique, psychologique, moral ou associatif. On a été laissé", confiait la mère d'une victime dans un témoignage anonyme pour France 3 Occitanie, la semaine dernière.
De l'instituteur, elle disait ne rien espérer mais souhaitait en revanche entendre les mots "victimes" et "coupable" lors du procès, et que l'accusé "prenne la peine maximum, donc 20 ans".
Relaxé pour quatre accusations de viols
Les attentes de la mère de famille ont en partie été respectées par les jurés. L'instituteur passera douze ans derrière les barreaux.
Reconnu coupable de viols à l'encontre de deux mineurs de moins de 15 ans, il a été relaxé pour quatre autres accusations de viols, mais condamné d'agressions sexuelles sur les quatre enfants en question.
"Les familles ne comprennent pas cette différence de traitement entre les enfants. Le délibéré est secret, je n'ai pas d'explications”, commente l’avocate de deux victimes en sortie de procès.
François Bossy peut encore faire appel
Lors des audiences, certains membres de la famille de François Bossy ont témoigné de son comportement parfois violent et de son alcoolisme. Il avait déjà été inquiété par la justice pour des faits de violences conjugales sur sa dernière épouse.
Ses tenues, sa braguette parfois ouverte, ont également été mentionnées pendant les audiences, ce que regrette son avocat .”La justice se doit de prendre de la hauteur. On ne juge pas quelqu’un sur ses apparences et sur une vie personnelle dissolue”, considère Maître Roux.
L'avocat ne s'est pas encore prononcé sur les suites données à cette affaire. Son client dispose de dix jours pour faire appel.