Aluisio Cunda Quindai est élève au lycée du Mistral à Nîmes. Arrivé en France il y a quatre ans, il a reçu un avis d'expulsion pour "non-intégration" malgré un parcours admirable, et les félicitations du ministre. Sa famille d'accueil a lancé une pétition pour interpeller le gouvernement.
Le jeune Aluisio pose fièrement pour un selfie avec le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, le 5 novembre 2018. Il vient de recevoir un diplôme attestant de son engagement pour la Croix-Rouge, tout comme les autres élèves de sa section du lycée professionnel du Mistral, à Nîmes. Il ne le sait pas, mais deux semaines plus tard, la préfecture des Bouches-du-Rhône prononcera un avis d'expulsion à son encontre, au motif de "non intégration notable dans la société française".
Une situation absurde pour sa famille d'accueil, qui a lancé une pétition pour lui venir en aide, recueillant plus de 5000 signatures. Aluisio Cunda Quindai a tout de l'élève modèle. Arrivé en France en 2015 à 14 ans d'Angola, seul, il a écumé les foyers pour mineurs avant d'être scolarisé dans un collège d'Arles, puis dans la filière "géomètre topographe" du lycée Frédéric Mistral.
Tout le long de son parcours scolaire, il a été apprécié de ses professeurs et camarades, a obtenu d'excellentes notes, a été élu délégué et "meilleur élève de l'établissement" de son collège en 2016. Ses appréciations témoignent d'un élève brillant, et l'employeur qui l'a accueilli pour son stage de 3ème se dit prêt à l'accueillir de nouveau. Le 5 novembre, il a reçu les félicitations du ministre en personne.
Alors que le jeune homme avait trouvé sa place en France, la justice n'a pas semblé être du même avis. Le lycéen est soumis à une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis la fin août, par la préfecture de Marseille. Une décision qui a été confirmée par la préfecture, deux semaines après la fameuse rencontre.
Hélène Nicolas fait partie de l'une des deux familles d'accueil d'Aluisio, basées à Arles. Elle a aidé à monter le dossier qui prouve l'intégration du jeune Angolais de tout juste 18 ans, depuis son arrestation lors d'un banal contrôle routier.
Malgré une manifestation à Arles d'environ 300 personnes et la sollicitation de la députée Monica Michel, la situation semble stagner, selon Hélène, qui prépare un recours qui ne devrait pas passer devant le juge avant plusieurs mois.Aluisio est dans une situation impossible. Il ne peut plus passer ses examens, ni venir avec nous en vacances, ni aller au sport, de peur d'être à nouveau arrêté. On a déjà monté le dossier pour prouver qu'il était intégré, mais il faut recommencer. On ne sait plus quoi faire. Il demande simplement à pouvoir continuer sa vie.
Appel au gouvernement
La pétition est un cri d'alarme dirigé vers le gouvernement.On en appelle au gouvernement, et au ministre, pour que la situation puisse être enfin débloquée. On pourrait avoir 10 fois plus de signature, on sait que ça n'y changera rien. C'est un appel à l'aide.