Enfant tué dans une fusillade à Nîmes : pour les habitants du quartier Pissevin, "il est temps d'arrêter le cauchemar"

Après la mort d'un enfant de 10 ans à Nîmes, victime collatérale d'une fusillade, les habitants du Pissevin se disent "abandonnés" par les politiques locaux et l'Etat. Ils réclament un travail de fond et une présence policière constante.

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Quelques heures à peine après la mort d'un enfant de 10 ans tué au cours d'une fusillade à Nîmes, les habitants du quartier de Pissevin, écrasés par la chaleur, ont vu arriver la CRS 8, une compagnie spécialisée dans la traque des dealers dans les quartiers sensibles.

L'ironie des dealers

Comme un nouveau pied de nez à ce déploiement de force, les policiers ont été accueillis par les "ara, ara..", les cris des "choufs", les jeunes guetteurs des dealers du quartier. "Ce n'est pas la peine de faire venir la CRS 8 pendant une semaine et pour qu'elle reparte juste après", réagit Raouf Azzouz, directeur de l'association de quartier Mille couleurs. Il y a un travail à faire en profondeur avec une police présente 24H/24".

Un commissariat sur place

"Pourquoi n'y a-t-il pas de commissariat dans un quartier de 15 000 habitants ?", renchérit Keira Ghezali, de l'association Agir ensemble.

Nous sommes un quartier abandonné par les politiques, par l’Etat.

Keira Ghezali

Association Agir ensemble

La responsabilité des parents

La sexagénaire vit à Pissevin depuis 27 ans et compte bien y rester pour continuer à venir en aide aux familles qu'elle côtoie au quotidien. Keira Ghezali pointe aussi la responsabilité des parents : "Ils doivent suivre leurs enfants, surtout à l'adolescence, et même s'ils dévient, s'ils ont une éducation, ils peuvent se rattraper", ajoute la mère de famille, fière de ses 7 enfants "qui ont tous fait des études, ouvert des commerces et travaillent dans le déploiement de la fibre". 

Gagner la guerre contre les trafics


Les travailleurs sociaux réclament un travail de fond pour sortir de l'ornière.

Aujourd'hui on est en guerre. Et pour gagner la guerre il faut une armée. Une armée d'éducateurs, d'animateurs qui a envie que les choses changent. 

Raouf Azzouz

Directeur de l'association de quartier Mille couleurs

Délinquants très jeunes

Pour les syndicats de police, l'arrivée dune compagnie de CRS ne suffira pas.

"Pour faire la guerre aux dealers, il faudra envisager des effectifs rodés à l'exercice et au terrain nîmois tant sur la voie publique qu'en investigation et par une réponse pénale ferme et immédiate".

On a des mineurs de 15-16 ans au cœur du trafic, armés, qui savent qu'ils ne risquent rien, qui narguent les policiers lors des interpellations.

David Leyraud

Secrétaire du syndicat de police Alliance pour la zone sud

Trois fusillades en trois soirs. Un jeune de 14 ans blessé, un enfant tué dans la guerre des gangs nîmois. Les habitants espèrent à présent un réveil des politiques et des consciences pour mettre fin au cauchemar.

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