ENTRETIEN. "Bouc émissaire de la loi Immigration" : l'imam Mahjoubi affirme qu'il ne "baissera pas les bras" après la validation de son expulsion

Après que le tribunal administratif a rendu sa décision et validé l'expulsion de l'imam, retourné en Tunisie dans son pays d'origine, Mahjoub Mahjoubi a réagi au micro de France 3 Occitanie.

"Je m'y attendais. Je ne baisserai pas les bras". Après la validation de son expulsion par le tribunal administratif de Paris, Mahjoub Mahjoubi, imam de Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard, a livré sa première réaction à France 3 Occitanie. "Malgré le recours déposé par mon avocat, je m'attendais à cette décision car il y a eu d'autres cas avant moi'', lance Mahjoub Mahjoubi, l'ancien imam de Bagnols-sur-Cèse depuis la Tunisie, son pays d'origine, où il a été expulsé la semaine dernière.

On a fait de moi le bouc émissaire de la loi immigration.

Mahjoub Mahjoubi

Imam de Bagnols-sur-Cèze, expulsé en Tunisie

"On a séparé un père de famille de ses cinq enfants dont le plus petit est atteint d'un cancer".

L'imam Mahjoub Mahjoubi, accusé d'appels à la haine visant les femmes et les juifs dans ses prêches, avait été expulsé vers la Tunisie moins de 12 heures après les déclarations de Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur qui avait demandé le retrait de son titre de séjour.

La juge des référés estime que "les propos tenus par l'intéressé sont soit de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l'Etat, soit constituent des actes de provocation explicite à la haine, ou à la violence", et "sont suffisamment graves pour justifier son expulsion hors de France, alors même que la durée de sa résidence et ses attaches y sont fortes".

Concernant la situation familiale de l'imam, la juge des référés relève que "l'épouse de M. Mahjoubi est Tunisienne, sans emploi lucratif, qu'aucun de ses enfants mineurs n'a la nationalité française et que l'état de santé de l'un de ses enfants ne nécessite qu'une surveillance deux fois par an" et que la cellule familiale "pourrait se reconstituer en Tunisie", rapportent nos confrères de France Info.

Il interjette appel de la décision du tribunal administratif

Son avocat avait déposé une demande de référé-liberté (procédure d'urgence) pour contester cet arrêté d'expulsion. Ce lundi 4 mars, Me Samir Hamroun, le conseil de l'imam a immédiatement annoncé qu'il interjetait appel après la validation du référé.

Drapeaux "sataniques"

Installé en France dans les années 1980, Mahjoub Mahjoubi était dans le viseur du ministre de l'Intérieur.

Il lui était notamment reproché d’avoir diffusé une vidéo dans laquelle il qualifiait le "drapeau tricolore" - sans préciser s'il s'agissait du drapeau français - de "drapeau satanique" qui n'aurait "aucune valeur auprès d'Allah (Dieu en arabe)". L'intéressé s'était défendu, disant qu'il avait commis un "lapsus".

Aujourd'hui, lui qui se dit avoir injustement été jugé à distance, ajoute faire confiance à la justice française.

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