Le 9 septembre 2002, le village d'Aramon se retrouve envahi par les eaux. Une digue a cédé sous les orages. Un torrent s'engouffre dans le village, les dégâts sont incommensurables, cinq personnes perdent la vie. 20 ans après, le drame est encore dans les mémoires.
Tout est parti de là, d'une digue à Aramon, petite ville du Gard. Le 9 septembre 2002, à 20h30, la digue cède à plusieurs endroits. Le Gardon s’engouffre dans les brèches et une première vague se dirige vers le village de 4 400 âmes.
"L'eau est arrivée par la rue, et d'un coup, il y en a eu 60 cm. Ma fille habitait en face de chez nous, j'ai dû aller la chercher, " raconte Jean Mercier, un habitant d'Aramon.
C’est le début d’une inondation qui restera traumatisante pour les habitants.
"J'ai vu arriver l'eau chez moi à au moins 50 km/h ! J'ai vu passer les traverses SNCF, j'ai vu passer les bonbonnes de gaz...", se souvient-il ému.
L’eau déferle et se dirige en contre-bas, dans les ruelles d'Aramon. Il y a 20 ans, cet habitant était là avec sa femme et un ami. Sa mère, âgé de 95 ans, habitait en face. Les souvenirs sont encore vifs.
"L'eau est arrivé à plus d'un mètre, c'est impressionnant ! La fenêtre a cédé, donc je me suis retrouvé à l'intérieur d'un tourbillon dans la cuisine. Tout s'écroulait, les placards, le frigo, les verres en cristal du mariage...", se remémore Joël Martin.
700 hélitreuillages
Joël se réfugie au 1er puis au 2e étage. L’eau monte jusqu’à trois mètres. Pour beaucoup d’Aramonais, la seule solution, c’est le toit de la maison. Plus de 700 hélitreuillages ont lieu des opérations de secours que le maire de l’époque suit depuis cette digue centenaire, après l’inondation de la mairie. La nuit avait été terrible, les jours d’après, compliqués.
"Le matin, on s'est retrouvé sans eau potable, sans tout à l'égout, sans téléphone, sans électricité.. On avait strictement plus rien. Et ça a duré quelques semaines", confie Jean Mahieu, maire d'Aramon de 2001 à 2008.
Il a fallu rebondir, reconstruire les écoles, la gendarmerie, l’Ehpad. Mais aussi se reconstruire. Cette nuit du 9 septembre, cinq personnes ont perdu la vie dans le village.