Depuis près de 45 ans, les jeunes flamants roses sont bagués. Un moyen pour les tracer et faire avancer la recherche sur l'espèce. Mardi 3 août, une opération de bagage s'est déroulée aux Salins d'Aigues-Mortes en Camargue gardoise.
Donner une identité et permettre son traçage, voici l’objectif de cette opération de baguage qui se déroule depuis 1977. Aux Salins d’Aigues-Mortes, cela fait 5 ans qu’elle a lieu.
J’essaie d’être la plus rassurante possible.
Pour commencer, 120 bénévoles ont encerclé lentement dans l’eau les 5.000 bébés flamants roses, encore gris et trop jeunes pour s’envoler. Ils les ont ensuite récupérés. Chaque geste est millimétré : « Les pattes comme les ailes sont très fragiles » explique un bénévole. C'est une opération stressante pour les animaux et chacun à un rôle à jouer. « J’essaie d’être la plus rassurante possible mais je ne sais pas si ça marche » s’inquiète une autre bénévole.
Identifier et tracer
L’oiseau est examiné puis bagué. Une bague en métal pour son identité : sexe, mesure et poids. L’autre, en plastique, permettra d’observer le flamant rose à distance et le tracer.
Cette opération de traçage a permis de comprendre que les flamants roses ont choisi les Salins d’Aigues-Mortes pour se reproduire : « Certains vont être sédentaires et vont rester toute leur vie en Camargue ou dans les lagunes du Languedoc. D’autres vont être plus migrateurs, c’est-à-dire qu’ils passeront leurs printemps et été ici, à la fin des beaux jours, ils partiront en Afrique du Nord et ils reviendront chaque printemps » explique Jean Jalbert, directeur de la Tour du Valat.
Bilan de l'opération, 600 poussins sur les 5.000 nés cette année, ont été bagués, ils ont pu ensuite retrouver leur liberté au milieu de l’étang.