Ce samedi matin, la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon s’est rendue aux côtés des viticulteurs touchés par le coup de gel tombé dans la nuit de mercredi à jeudi 8 avril. Dans le Gard, cette baisse soudaine des températures a causé de nombreux dégâts chez près de 80% des agriculteurs.
Dans la nuit de mercredi à jeudi 8 avril, un important épisode de gel s’est abattu sur toute la région. Des températures oscillant entre -4 degrés et -7 degrés. De quoi détruire la plupart des bourgeons de vignes et nombreuses fleurs de fruitiers.
80% des cultures impactées
Dans le département du Gard, ce sont près de 80% des cultures qui ont été directement impactées par ce coup de gel. Du jamais vu en près de 30 ans.
Depuis jeudi matin, les visites des viticulteurs et techniciens se succèdent dans les vignes. Ce samedi matin, c’est au tour de la préfète du Gard de se rendre sur les exploitations du département, accompagnée par la présidente de la chambre d’agriculture et des représentants de la profession. L’objectif de cette visite : apporter un soutien aux agriculteurs, surtout les viticulteurs et arboriculteurs, mais également estimer les dégâts et entendre les besoins de ces derniers : "Aujourd’hui je vois des gens complétement anéantis. Ils ne trouvent plus l’énergie de continuer. On se doit d’être à leurs côtés pour les remotiver, faire preuve de solidarité pour essayer une fois de plus de surmonter le cap," affirme Magali Saumade, président de la chambre d'agriculture du Gard.
Soutenir financièrement et psychologiquement
Car l’Etat a activé le régime de calamité agricole pour les sinistrés. Mais ce régime ne fonctionne pas pour tous les agriculteurs : "Nous avons deux sortes de productions. Les productions qui sont assurables et là, la procédure de calamité agricole ne fonctionne pas donc on va essayer de trouver des aides comme les reports de charges. Puis, il y a des productions qui ne sont pas assurables et là, la procédure de calamité agricole va s’enclencher, mais il faut estimer les dégâts car c’est à partir de 30% de perte que la procédure peut être effective," assure Marie-Françoise Lecaillon, préfète du Gard.
Mais pour l’instant aucune information n’a été donnée sur le montant accordé aux agriculteurs pour se remettre de cet épisode. Il faut dans un premier temps estimer les dégâts : "On a ce gros travail à faire d’estimer les dégâts et ce gros travail de soutien psychologique et moral à des agriculteurs qui ont tout perdu," nous dit Marie-Françoise Lecaillon, préfète du Gard.
Le double du travail et pas de salaire
Pour les agriculteurs, le problème c’est que ce montant va couvrir les pertes et non la charge de travail supplémentaire à laquelle ils vont devoir faire face : "C’est la double peine, on va devoir travailler pour traiter, tailler, on va avoir beaucoup plus de travail, et il va falloir se motiver en sachant qu’il n’y a pas de salaire au bout", confie Bernard Vila, agriculteur dans le Gard.
Les conséquences de cette nuit glaciale devraient se faire ressentir sur plus de deux ans pour les agriculteurs de la région.