Les entreprises des travaux publics réclament la remise en place de l'aide sur le gazole non-routier, au même titre que les agriculteurs. Mais si le gouvernement a lâché du lest pour les uns, les autres disent être restés sur le carreau.
Du simple au double. C'est l'augmentation que risquent de subir tous les professionnels du BTP pour l'achat de leur carburant : le gazole non-routier. Ce carburant rose est utilisé pour faire fonctionner tous les engins des métiers du BTP, comme pour les agriculteurs et leurs tracteurs.
Secteur du BTP lésé
Tous les consommateurs de GNR percevaient une subvention jusqu'au 1er janvier 2024 sur l'achat de carburant. Mais le gouvernement a souhaité mettre fin à cette aide, et a décidé de la baisser progressivement, jusqu'à l'arrêter totalement en 2023.
Mais une mobilisation nationale du monde agricole est passée par là, déjouant les choix budgétaires du gouvernement, qui a alors remis en place la subvention pour les agriculteurs. En revanche, rien pour les professionnels du BTP, qui réclament à leur tour de l'aide.
David Gallo dirige une petite entreprise de terrassement qui compte 20 salariés. La fin de la subvention du GNR pourrait mener sa société à sa perte. "On a signé des chantiers il y a quelques années à un certain prix, ces prix ont aujourd'hui doublé", déplore le chef d'entreprise gardois.
Prix au litre qui va exploser
Inquiet pour un secteur qui était déjà en crise avant la hausse annoncée du GNR, Olivier Polge, secrétaire général de la FFB (Fédération française du bâtiment) ne cache pas sa volonté de s'inspirer des agriculteurs : "Il faut clairement réfléchir à changer notre méthode de dialogue. Quand on voit la mobilisation des agriculteurs et ce qu'ils ont obtenu, on se demande s'il ne faudrait pas faire la même chose", confie-t-il, au micro de France 3 Occitanie.
À échelle nationale, la hausse du GNR représenterait environ 150 millions d'euros de charges supplémentaires par an pour le secteur, selon le journal Le Figaro. Dans l'état actuel, les professionnels du BTP pourraient payer leur carburant 57 centimes de plus par litre que les agriculteurs.