Depuis près d'un mois, les gilets jaunes filtrent les camions d'approvisionnement et bloquent les denrées alimentaires dans la zone d'activités de Saint-Cézaire, à Nîmes. Les conséquences économiques sont lourdes.
Depuis le 17 novembre, dans la zone d'activités de Saint-Cézaire, à Nîmes, les camions suivent le même rituel : arrêt obligé devant les gilets jaunes pour inspection.
"Ils ont fabriqué des herses avec des clous pour nous empêcher de forcer les barrages. Ils nous demandent d'ouvrir la bâche, donc on ouvre la bâche pour leur montrer notre marchandise. S'ils voient le moindre truc alimentaire, c'est foutu, on ne part pas", témoigne Jean-François Chatelin, conducteur de poids-lourds.
Les produits alimentaires destinés aux grandes surfaces s'entassent dans l'entrepôt. "Certains produits comme des croissants ou des brioches sont là depuis le 17 novembre, mais ils ont une date de péremption et on ne peut pas livrer parce que les gilets jaunes ne nous laissent pas passer. Cette marchandise va aller à la poubelle", se désole Jean-Luc Charbonnier, directeur d'une entreprise de transport routier.
Seuls les convois de matériaux sont autorisés à passer. Aussi l'entreprise a dû s'adapter, les camions sont laissés à l'extérieur et le rythme s'est nettement accéléré pour les poids-lourds qui peuvent passer de 10h30 à midi. Ce transporteur routier a perdu 30 000 euros de chiffre d'affaires.
► Un reportage de Brian Bock, Hugo Laridon et Lucien Thelu :