Un camion avec des dons est parti de Nîmes il y a une semaine. Le convoi s'est arrêté en Pologne, en Roumanie et en Moldavie avant de revenir ce weekend avec dix réfugiés ukrainiens fuyant la guerre. Rencontre avec une réfugiée qui organise sa nouvelle vie dans le Gard.
Depuis le 24 février, jour de l'invasion russe, près de deux millions d'Ukrainiens ont fuit leur pays selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). En majorité, des femmes et des enfants.
Les réfugiés se sont arrêtés dans les États limitrophes, à commencer par la Pologne, qui en accueille plus d’un million, mais aussi la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie, la Moldavie. La France est aussi un point de chute. Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, annonce : "13 500 personnes qui fuient l'Ukraine sont déjà arrivées en France."
D'Odessa à Nîmes
Irina Radivolets est l'une de ces femmes qui ont tout quitté pour retrouver un peu de sécurité. Elle est arrivée en France ce samedi, après trois jours de voyage depuis la Moldavie.
La jeune femme a fui Odessa, ville portuaire au Sud de l'Ukraine, avec ses deux enfants. Son mari est resté, comme beaucoup, pour rejoindre les troupes et combattre l'armée russe.
C'est très dur, on avait une belle vie en Ukraine. Une maison, un travail, une famille unie… mais j'avais tellement peur, il fallait partir pour pouvoir être en sécurité. Si la situation s'améliore on rentrera chez nous très vite.
Irina, réfugiée ukrainienne
S'intégrer dans la vie gardoise pour résister
S'intégrer : c'est précisément l'objectif d'Irina. Si la guerre ne cesse pas en Ukraine, elle pourrait envisager de rester en France : "On essaiera de s'intégrer en France le temps qu'il faudra. On est bien entourées ici, les gens sont très gentils avec nous."
Victoria Kostyshyna a quitté l'Ukraine pour la France il y a sept ans, elle connait bien l'état d'esprit de ses amies d'enfance, motivées pour s'intégrer.
Elles veulent être aussi utiles, s'il y a un petit boulot à faire elles sont très ouvertes à ça. Elles ne veulent pas passer les journées sans rien faire, ce sont des gens habitués à avoir une activité, à travailler, à avoir leur métier.
Victoria, ukrainienne installée à Nîmes depuis 7 ans
Travailler est une façon pour elles de résister. En attendant, elles ont pu se procurer des vêtements, des produits hygiéniques et de la nourriture grâce aux dons des particuliers.
Les familles hébergées par des bénévoles
Josette Tosolini héberge quatre Ukrainiennes. Elle vit des moments douloureux avec elles comme cet appel passé entre Alicia 5 ans, et ses grands-parents restés dans le pays en guerre : "Ils sont âgés, ils ne veulent pas quitter leur maison et leur pays, ça se comprend. Alicia a entendu les bombes au téléphone, elle s'est mise à pleurer et sa maman lui a dit ne t'inquiète pas, c'est un film que mamie regarde."
Plusieurs logements ont été mis à disposition des réfugiés ukrainiens.
Un appartement à Nîmes pourrait bientôt être occupé par une jeune maman et son bébé de 15 jours.