"J’ai fait une erreur" : l'accusé avoue avoir imposé une fellation à une joggeuse devant la cour d’assises de Nîmes

L'homme, accusé notamment de viol sur une joggeuse en 2019 à Saint-Alexandre, a été condamné ce vendredi à 11 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Gard. Un peu plus tôt, il avait avoué avoir imposé une fellation à la victime. 

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Le jeune homme comparaissait depuis deux jours devant la cour d'assises du Gard, à Nîmes. Il a été condamné ce vendredi 18 juin à onze ans de réclusion criminelle, assortis d'une peine de sûreté des deux tiers pour le viol d'une joggeuse à Saint-Alexandre en 2019 et l'agression sexuelle d'une autre, en 2018 à Vénéjan. Il a en revanche été aquitté dans une troisième affaire de tentative de viol, pour laquelle l’avocat général avait un peu plus tôt reconnu le manque de preuves suffisantes.

La magistrate avait requis une peine de 12 ans de réclusion criminelle et 10 ans d’interdiction de séjour dans le Gard pour protéger les victimes, ainsi qu’un suivi socio- judiciaire de 10 ans et l'inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. 

Aveu

Un peu plus tôt, c'est un coup de théâtre qui a eu lieu dans le box des accusés : après une première journée d’audience, ou le suspect de 24 ans avait nié les faits en bloc, Vincent Palazzolo a avoué ce vendredi matin avoir imposé une fellation à sa victime, mais sans menaces de mort.

Le jeune homme, un grand brun aux cheveux courts et vêtu de noir, résidant à Pont-Saint-Esprit, s’adresse à la victime pour la première fois. «  Oui j’ai fait une erreur. Je vous regarde dans les yeux, je tiens à m’excuser, car j’ai détruit votre vie, celle de vos enfants et la mienne. Je ne veux pas vivre dans le remord toute ma vie. Il faut assumer ses actes. »

L’accusé invoque une « pulsion »

Le président l’interroge alors sur les motivations de son acte. L’accusé évoque une dispute initiale avec la joggeuse de 47 ans, une petite femme aux cheveux courts et mère de cinq enfants, suivi d’une pulsion. Il explique qu’il rencontre des problèmes de couple. Le jeune homme est père de trois enfants qu’il n’a pas reconnu.

Lorsqu’on lui demande pourquoi il refuse de répondre. "C'est mon choix, ça n'a rien à voir avec l'affaire". Selon lui c’est la première fois qu’il ressent ce genre de pulsions. « Il y a des moments où j’ai du recul et je me dis pourquoi t’as fait ça ? » rajoute-il.

Un volte-face inattendu

Des aveux qui réduisent donc à néant, sa première version des faits. Lors du 1er jour du procès, Vincent Palazzolo avait en effet nié tout contact physique avec la victime. Accusant la joggeuse de l’avoir « poussé à bout », il avait affirmé s’être livré à une masturbation devant elle, ce qui expliquait selon lui les traces d’ADN retrouvés sur les vêtements de la victime.

Une version  « aussi extravagante que ridicule » selon l’avocat des parties civiles Me Ludovic Para, qui avait déçu la victime. « Si cela avait été une pulsion, et qu’il décidait de se faire soigner, j’aurai pu pardonner. Mais tous ces mensonges font redouter une récidive et cela me fait peur » avait-elle déclaré à la barre.

Les psychologues avaient décrit une personnalité très autocentrée. Un homme au comportement instable, qui peut passer de lisse à explosif en quelques minutes. Les questions posées autour de la sexualité le bloquent et le rendent agressif. Un profil inquiétant selon les spécialistes.

" Il y a des moments où j’ai du recul et je me dis pourquoi t’as fait ça ?"

Vincent Palazzolo

Deux autres joggeuses agressées sexuellement dans le secteur de Bagnols-sur-Cèze

Vincent Palazzolo comparait également pour deux autres affaires : une tentative de viol et une agression sexuelle, survenues en septembre 2019 à Bagnols-sur-Cèze, et en 2018 à Vénéjan. Des faits qu’il nie encore aujourd’hui, même si les deux victimes l’ont formellement reconnu. Là aussi, il s’agit de femmes agressées durant leur jogging, dans le même secteur et selon le même mode opératoire. Des similitudes qui font craindre un scénario noir d’agressions sexuelles en série.

L’avocat général requiert 12 ans de réclusion criminelle

Les remords exprimés par l’accusé n’ont pas convaincu l’avocat général qui s’est exprimé vendredi après-midi. « Il raconte ses vérités : celles qui l’arrangent. On n’a pas besoin de ses aveux pour savoir qu’il est coupable pour le viol de Saint-Alexandre et l’agression sexuelle de Vénéjan quatre mois plus tôt » a déclaré Julia Salery. « Il va falloir trouver une peine pour monsieur Palazzolo qui malgré une apparence de normalité est un prédateur sexuel. Il n’a pas un passé traumatisant, pas de psychose ni de névrose,  mais il est d’une nature profondément agressive. »

C’est un portrait inquiétant qu’a dressé l’avocat général, celui d’un homme « qui a un problème avec les femmes », « menteur, incapable de la moindre empathie », qui n’a pas agi sous le coup d’une pulsion, mais avec « une habitude de chasse ». Selon la magistrate il n’y  pas de doutes, Vincent Palazzolo présente des risques de récidive, et ne doit pas être laissé dans la nature.

"Monsieur Palazzolo malgré une apparence de normalité est un prédateur sexuel."

Julia Salery, avocat général

Rappel des faits 

Le mardi 24 avril 2019, une joggeuse de 47 ans est agressée sur un chemin de terre de Saint-Alexandre dans le Gard. Son agresseur la surprend, la fait chuter la menace pour lui imposer une fellation. La victime s’enfuit et vient trouver refuge chez un habitant de la commune qui prévient les gendarmes.

Une vidéo-surveillance permet de remonter jusqu’à la voiture de Vincent Palazzolo et un portrait-robot de lui est diffusé par les forces de l’ordre. Finalement, c’est son ADN, retrouvé sur les vêtements de la victime qui permettront de le confondre. Le jeune homme a été incarcéré à partir de juin 2019.

 

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