Une soixantaine de paysans gardois s'est rassemblée ce 6 novembre devant l'hôtel de police de Nîmes où 2 membres du syndicat des Jeunes Agriculteurs étaient en garde à vue après les manifestations "contre l'agri bashing" d'octobre 2019. Placés sous contrôle judiciaire, ils comparaitront en 2020.
Deux membres du bureau du syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA) du Gard étaient convoqués ce matin du 6 novembre 2019 à l'hôtel de police de Nîmes.
Contrôle judiciaire et comparution en février 2020
Une soixantaine de paysans du département étaient venus les soutenir. Après une matinée passée en garde à vue, Benjamin Sant, vice-président départemental et de Mathieu Manetti, Secrétaire Général du syndicat gardois ont été déférés et entendus par un juge. Ils sont ressortis libres mais placés sous contrôle judiciaire. Les deux hommes sont poursuivis pour «dégradation de biens publics en réunion ». Ils comparaitront le 19 février 2020.
Garde à vue et défèrement
L'annonce de leur placement en garde à vue avait été faite dans la matinée par les JA du Gard sur leur page Facebook :
Lien supposé avec les manifestations contre l'agri bashing
Le motif de ces poursuites est en lien avec les manifestations des 8 et 22 octobre derniers contre "l'agri bashing", comme l'explique Delphine Fernandez, viticultrice venue manifester ce mercredi matin :
On veut intimider les responsables syndicaux
Fruits pourris, lisier et excréments
Le 8 octobre 2019, les exploitants gardois en colère avaient organisé une opération escargot et s'étaient arrêtés devant plusieurs administrations telles que la Mutualité Sociale Agricole, mais pas seulement, pour y déverser des fruits pourris, du lisier et des excréments.
Le portail des Impôts endommagé
Le cortège avait également endommagé le portail d'un centre des impôts. La police avait alors riposté à coups de grenades lacrymogènes. Mais selon Anaïs Amalric, membre des JA du Gard venue soutenir les deux personnes convoquées, cette manifestation était restée pacifique :
Pour nous, c'était une manifestation plutôt calme, avec 7 points d'arrêt devant des bâtiments administratifs de Nîmes. Des fruits avaient été déversés, mais on voulait juste faire passer des messages et dénoncer la détresse des agriculteurs gardois [...] Ils accumulent beaucoup de choses sur leurs épaules, certains n'en peuvent plus et c'est difficile, parfois, de contenir des personnes qui sont à bout.
Le 22 octobre, 50 tracteurs s'étaient rassemblés sur l'Autoroute A9 entre les péages de Nîmes Est et Nîmes Ouest, bloquant totalement le trafic.