Meurtre d'Abdelkader, 17 ans tué lors d'une fusillade à Nîmes : les neuf accusés encourent de lourdes peines de prison, le verdict attendu en fin de journée

Neuf hommes sont jugés depuis la semaine dernière à Nîmes pour meurtre en bande organisée. Ils sont soupçonnés d'être impliqués dans la mort d'un jeune homme tué en janvier 2021 au Mas de Mingue. Ils encourent tous de lourdes peines de prison allant jusqu'à la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu en fin de journée.

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Au dernier jour du procès pour le meurtre du jeune Abdelkader, tué à 17 ans lors d'une fusillade au Mas de Mingue, les accusés prennent la parole pour la dernière fois. Ils se succèdent à la barre, niant tour à tour leur participation dans cette affaire. 

Pourtant, l'avocat général a requis de lourdes peines contre les neuf accusés. Des peines de prison allant de 8 à 14 ans pour six d’entre eux accusés d’association de malfaiteurs. Les deux commanditaires présumés, accusés de complicité de meurtre, encourent quant à eux 30 ans de prison pour l'un et la réclusion criminelle à perpétuité avec deux tiers de sûreté.

Pour rappel, neuf hommes, dont le plus jeune est âgé de 22 ans et le plus âgé de 35 ans sont jugés pour meurtre et tentative de meurtre en bande organisée. Un crime sur fond de trafic de stupéfiants, commis au mas de Mingue, dans l'un des quartiers de Nîmes gangrenés par les trafics de drogue et les règlements de comptes entre bandes rivales pour le contrôle des points de deal.

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Des peines démesurées selon les avocats de la défense 

Baptiste Scherrer, l'avocat de Karim Boudouch, l'un des accusés, estime que "les enquêteurs sont partis avec des convictions erronées reprises par le parquet, reprises par le juge d'instruction qui ont été démontées point par point et de manière unanime par les huit confrères de la défense." 

Il estime que l'avocat général a "pris à partie la Cour et les jurés sur les peurs, sur la richesse prétendue des trafiquants de produits stupéfiants dans les quartiers" pour demander "des peines démesurées". Notamment celle à l'encontre de son client qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité avec deux tiers de sûreté.

"Avant 1980 c'était la peine de mort qui remplaçait la réclusion criminelle à perpétuité. Là c'est pareil, l'avocat général a sollicité la mort civile de Karim Boudouch."

L'avocat général a sollicité la mort civile de Karim Boudouche.

Baptiste Scherrer

Avocat de Karim Boudouch

"C'est un dossier sans preuve", affirme Hugo Ferri, avocat de défense. "On arrive trois ans après la mort de ce jeune tué par balle et l'accusation est incapable de nous dire qui a tiré. Elle est incapable de nous dire qui était présent sur les lieux. Elle est incapable de nous dire qui a conduit le tireur et qui l'a ramené." 

Des réquisitions lourdes mais adaptées pour la partie civile

Pour Marion Deler, avocate de la partie civile, "ces réquisitions sont sévères parce que les enjeux sont importants." L'avocate rappelle que les trafics de drogue "gangrènent les quartiers" et "pourrissent la vie des habitants."

Ces peines sont adaptées "dans la mesure où cela conduit à la mort d'innocents, notamment à la mort d'un jeune homme qui rentrait du lycée avec ses trois amis d'enfance et qui n'avaient rien demandé à personne." 

Les jurés se sont retirés à 9h30 ce matin. Suivront-ils les peines demandées par le ministère public ? Le verdict est attendu en fin de journée.

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