Nîmes : un an ferme requis pour avoir sectionné 180 fils sur un avion ravitailleur

Il avait sectionné 180 fils sur un avion ravitailleur en vol de l'armée française : une peine de trois ans de prison dont deux ans avec sursis a été requise lundi contre un mécanicien-avion d'une entreprise privée.Les dégradations avaient été commises le 12 mai 2016 sur la base de Nîmes Garons,

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"J'étais très en colère après un mail de mon DRH", a expliqué ce père de famille de 32 ans devant la chambre militaire du tribunal correctionnel de Marseille, alors j'ai coupé des fils, j'ai coupé des fils, j'ai coupé des fils. J'avais perdu le contrôle dans mon cerveau". Il était poursuivi pour entrave au fonctionnement de matériel militaire en vue de nuire à la défense nationale.


J'ai coupé des fils. J'avais perdu le contrôle dans mon cerveau

Son employeur Sabena Technics, spécialisé dans l'entretien aéronautique, venait de refuser à ce salarié embauché en 2007 une formation très pointue en matière de radiographie des avions. Les dégradations avaient été commises le 12 mai 2016 sur la base de Nîmes Garons (Gard), alors que le prévenu prenait son service à 6h50. Il intervenait sur un Boeing KC 135 affecté au groupement de ravitaillement en vol de la base aérienne d'Istres, qui se trouvait alors en "entretien majeur".


Différent salarial

La section de recherches de la gendarmerie de l'Air avait assez vite abandonné l'hypothèse d'un acte terroriste ou d'un sabotage, s'orientant vers un différend salarial au sein d'un prestataire de services. L'enquête a conduit un an plus tard au placement en garde à vue de ce salarié qui avouait aussitôt les faits. "J'étais dans un état second", a-t-il confié au tribunal, "dans ma bulle. J'ai fait cette grosse bêtise, je ne me suis pas rendu compte".

Dans un contexte de guerre à l'extérieur et d'état d'urgence à l'intérieur, les services de renseignement militaire ont eu un doute qui a duré une année

Dans son réquisitoire, le procureur Etienne Perrin a pointé les conséquences de ces dégradations puisque, au-delà des quatre semaines de travaux nécessaires à la remise en état de l'avion, une inspection minutieuse avait cloué au sol deux autres ravitailleurs en vol qui venaient d'être révisés. "En mai 2016, dans un contexte de guerre à l'extérieur et d'état d'urgence à l'intérieur, les services de renseignement militaire ont eu un doute qui a duré une année", a indiqué le procureur. L'Etat français, par la voix de Me Bruno Lombard a réclamé 50.000 euros de dommages et intérêts.

Ce n'est pas un terroriste, ce n'est pas un saboteur, il a eu un moment de haine

L'armée française dispose de quatorze appareils de ce type, un maillon indispensable pour les opérations extérieures, a précisé à la barre du tribunal un commandant d'escadron de la base aérienne d'Istres. Sabena Technics a chiffré son préjudice à 231.000 EUR. Soulignant qu'il ne visait pas la défense nationale mais son employeur, l'avocat du prévenu a invité le tribunal à ramener cette affaire à de plus justes proportions: "Ce n'est pas un terroriste, ce n'est pas un saboteur, il a eu un moment de haine". . Le jugement sera rendu le 19 juin.
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