La situation sanitaire liée à la canicule était jeudi "maîtrisée" sur l'essentiel de la France avec cependant "des tensions" dans le Grand Est, a déclaré à la presse, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, lors d'une visite aux urgences du CHU de Nîmes. Elle s'est rendue aussi à la Croix rouge.
"Le point que nous avons fait aujourd'hui montre qu'il y a peu d'hôpitaux en tension, sauf dans la région du Grand Est", a précisé la ministre après une conférence en direct et par téléphone avec les Agences régionales de santé et les services de l'Etat.
"Cela dit, nous savons que chez les personnes âgées, les syndromes peuvent être retardés et comme cet épisode va durer, nous restons extrêmement vigilants et mobilisés, pour assurer également un service d'urgence fonctionnel toute la semaine prochaine où l'afflux peut augmenter", a-t-elle ajouté.
Une canicule qui va durer
"La situation est sévère", a souligné Mme Buzyn, au moment où Météo France plaçait 66 départements, soit les deux tiers de l'Hexagone, en vigilance orange. "C'est un épisode qui va se prolonger, qui est de forte intensité, qui va durer près de deux semaines avec un pic de chaleur ce week-end auquel s'ajoute une pollution à l'ozone dans les grandes agglomérations à cause de la chaleur et des voitures".
"Nous sommes face à un épisode qui malheureusement risque de se répéter dans les années qui viennent", a ajouté Mme Buzyn: "Nous le craignons tous, avec le réchauffement climatique, tous les météorologues considèrent que ces évènements vont s'amplifier".
Les météorologues pointent notamment le risque d'un prolongement de la canicule en septembre, a-t-elle relevé.
"Il faut qu'on élargisse nos plans sur la durée, aujourd'hui ils sont du 1er juin au 1er septembre. Nous allons peut-être avoir à déclencher ces plans beaucoup plus souvent dans l'année, sur des périodes prolongées", a-t-elle assuré, ce qui implique pour les établissements de santé de se préparer "à avoir du personnel en renfort si besoin".
Interrogée sur d'éventuels moyens supplémentaires pour les hôpitaux dans ce contexte, Agnès Buzyn a estimé qu'aujourd'hui "les difficultés sont essentiellement liées aux difficultés de recrutement de personnels dans les urgences, c'est également vrai dans les maison de retraite: le problème est celui de l'attractivité de ces métiers, de la pénurie de médecins urgentistes".