Un père de 33 ans qui a insulté et menacé de mort, vendredi dernier, le directeur et une enseignante de l'école Jean Moulin reste en détention. Son procès est renvoyé au 2 février. L'agression s'est déroulée lors d'une convocation dans l'établissement pour parler des problèmes de son fils de 7 ans.
Driss Sibari, 33 ans et père de 2 enfants, était convoqué ce mardi matin en comparution immédiate devant le tribunal de Nîmes. Cet homme accusé d'avoir proféré des menaces de mort dans la cour de l'école Jean Moulin de Nîmes, vendredi dernier, à l'encontre du directeur de l'établissement et d'une institutrice ainsi que de les avoir insulté et bousculé, est en détention provisoire.
S'il a reconnu les insultes à la barre, il nie les menaces de mort.
L'école est fermée depuis les faits et des enseignants des établissements voisins, notamment du collège Romain Rolland, ont fait valoir leur droit de retrait face à l'insécurité grandissante dans le quartier du Chemin Bas d'Avignon.
Le spectre du syndrome Samuel Paty
Comme des témoins nous l'ont dit hier, l'agresseur en lançant des menaces de mort aurait fait référence à Samuel Paty, l'enseignant assassiné en banlieue parisienne.
Des déclarations reprises par l'avocate des parties civiles, Emilie Vrigaud.
Cet homme a dit en public : "ce qui a été fait à Samuel Paty n'est rien à côté de ce que je vais te faire".
Des menaces graves et explicites.
Driss Sibari dit avoir vu rouge quand les problèmes de comportement de son fils ont été évoqués et surtout quand le directeur a avancé la possibilité d'une alerte des services sociaux.
Rapidement, les avocats des défendeurs mettent en avant une possible récidive de colère ou de violence. Car l'homme a un casier judiciaire notamment pour des faits de vols et de violences qui remontent à 5 ans.
L'avocate de l'accusé Me Touzellier réplique : "il s'engage à ne plus se rendre à l'école".
Un maintien en détention jusqu'au procès le 2 février
Vu le contexte tendu, entre l'affaire Samuel Paty et la fermeture de l'école et le droit de retrait des enseignants, l'avocate du prévenu demande le report du procès et l'assignation à résidence de son client sous surveillance électronique.
Je souhaite juste que M.Sibari soit jugé pour les faits précis qu'il a commis et non au regard d'un contexte difficile du quartier.
Driss Sibari fait une dernière déclaration.
A part ce souci avec le directeur de l'école, je n'ai aucun problème avec l'Education nationale.
De son côté, le procureur de la République réclame le maintien en détention provisoire.
Après délibération, le tribunal correctionnel de Nîmes prononce le maintien de l'accusé en détention provisoire jusqu'à son procès que se tiendra le 2 février. Une décision prise pour éviter tous risques d'intimidation des plaignants et des témoins, d'ici là.