Scènes "violentes" et photos "sanglantes" : un père de famille qui a visité avec son fils "Tauromachies universelles", une exposition pro-corrida, a décidé de porter plainte contre les organisateurs de l'exposition. A Béziers et Bordeaux, celle-ci avait déjà fait l'objet d'un avertissement.
"On se promenait, on est entrés par hasard, c'était gratuit : je m'attendais à une exposition culturelle, historique, mais mon fils s'est retrouvé sans aucun avertissement face à des scènes violentes, des photos sanglantes, notamment un torero encorné ou un taureau ensanglanté, ce n'est pas normal".
A Nîmes, un père de famille gardois a déposé plainte contre les organisateurs d'une exposition pro-corrida qu'il a visitée avec son fils mineur sans être averti qu'elle comportait des images violentes, a appris l'AFP jeudi 19 juillet de sources concordantes.
Ce quinquagénaire a porté plainte la semaine dernière auprès du procureur de Nîmes sur le fondement de l'article 227-24 du Code pénal réprimant "la diffusion d'un message à caractère violent, susceptible d'être vu ou perçu par un mineur", a précisé à l'AFP son avocate Caroline Lanty, indiquant avoir reçu l'accusé de réception du dépôt de plainte.
Cette dernière vise les organisateurs de l'exposition controversée "Tauromachies universelles", l'Union des villes taurines de France (UVTF) basée à Nîmes et l'Observatoire national des cultures taurines (ONCT) basé à Arles. La plainte rappelle aussi que la municipalité LR de Nîmes, haut lieu de la tauromachie, a mis à disposition la salle.
L'enfant "marqué et choqué"
Le 21 mai dernier, le plaignant, qui souhaite garder l'anonymat, a visité avec son fils de 12 ans cette exposition itinérante célébrant la corrida et proposée gratuitement du 4 au 22 mai à la Galerie Jules Salles à Nîmes.
"Je n'avais pas d'opinion préconçue sur la corrida", précise le père, dénonçant dans cette exposition "un but de prosélytisme".
Selon lui, son enfant est "marqué et choqué" par cette expérience.
"Les illustrations et visuels proposés gratuitement et sans mise en garde préalable ou concomitante au public, peuvent sévèrement heurter la sensibilité des mineurs", relève la plainte, soulignant qu'à Béziers et Bordeaux la même exposition avait fait l'objet d'un avertissement préalable.
Le parent gardois a alerté l'Alliance anticorrida, qui bataille depuis plusieurs années contre cette exposition qu'elle juge "sanglante" et qui "se voulait un temps fort de la promotion de la corrida, à grand renfort de publicité municipale", dénonce l'association basée à Nîmes dans un communiqué publié jeudi.