Ce lundi, les pilotes de la sécurité civile se sont rassemblés devant la préfecture du Gard pour montrer leur colère face à la réforme des retraites. Ils craignent une suppression de leur régime spécial qui entraînerait un mépris pour leur métier.
Ils sont pour la plupart d'anciens militaires. 300 personnes qui en France font voler les appareils de la Sécurité civile, pilotes et mécaniciens. Les grèves et les revendications sociales ne sont pas dans leur ADN. Pourtant ce lundi, pour la deuxième fois depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites ils sont sortis de leur base pour défendre leur régime de retraite.
Ce lundi, une cinquantaine de pilotes et mécaniciens de la sécurité civile du Gard et du centre d'essais en vol d'Istres se sont donnés rendez-vous devant la préfecture de Nîmes. Ils veulent clamer leur inquiétude face à la suppression de leur régime spécial voulue par le gouvernement.
Régime spécifique
Ils veulent être traités de la même façon que les pompiers et policiers qui ont obtenu un régime "spécifique" et donc bénéficier des mêmes avantages :
Nous nous sentons laissés pour compte, mis de côté. Nous avons interpellé le ministre qui à ce jour, ne nous a toujours pas répondu sur le sujet alors qu’il a bien pris en compte des spécificités de dangerosité, comme chez les pompiers, chez les policiers, nous dit un pilote bombardier d'eau à la sécurité civile de Nîmes.
Ils rappellent que leurs missions sont à hauts risques, trois d'entre eux ont d'ailleurs perdu la vie en 2019.
En effet, aujourd’hui ils cotisent tous à la CRPN (la caisse de retraite du personnel navigant) qui est un régime spécial qui ne coûte rien à l’état. La réforme des retraites actuelle propose de leur substituer ce régime.
Quelles conséquences ?
Si ce régime spécial leur était supprimé les navigants n'auraient pas les mêmes garanties qu'avec leur régime actuel.
En effet, le personnel navigant subirait un abattement de 40% sur leurs futures retraites, d’une perte d’accompagnement des personnels et des familles des pilotes disparus en service et d’une nécessité de piloter jusqu’à 67 ans des avions bombardiers d’eau avec les risques encourus pour pouvoir bénéficier de la retraite à taux plein.
Notre métier est difficile et dangereux et on l’a vu hélas l’année dernière, et donc cette caisse de retraite a des dispositifs pour aider les gens, aider les familles qui ne nous sont absolument pas proposés dans le Régime Universel. C’est pour cela qu’aujourd’hui nous n’acceptons pas le RU en l’état.
Une délégation a été reçue en préfecture du Gard ce lundi en début d’après-midi par le préfet. Il s’est engagé à transmettre le dossier au ministre de l’intérieur.
Les pilotes de la sécurité civile indiquent que s’ils ne sont pas entendus, ils déposeront un préavis de grève pour la saison des feux. Le dernier préavis de grève des pilotes date de 2012, il s'agissait de préserver la flotte qui constitue le fer de lance de la lutte contre les feux de forêts.
Le reportage de Jérôme Curato et Audrey Guiraud