De l'époque antique, Nîmes a conservé de merveilleux chefs-d'oeuvre : les Arènes, la Maison Carrée ou encore la Tour Magne. Mais la ville n'a pas encore révélé tous ses secrets. Sur le chantier de fouilles archéologiques de la rue Rouget de Lisle, de nouveaux vestiges ont été découverts.
L'histoire n'aura de cesse de nous étonner. À Nîmes, un grand chantier de fouilles archéologiques a débuté en janvier rue Rouget de Lisle, à deux pas de la Tour Magne.
L'opération a été lancée préventivement par l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), alors qu'un projet immobilier doit prochainement voir le jour sur l'emplacement. "Avant cet aménagement, on fait des fouilles pour sauver l'histoire de ce quartier en étudiant tous les vestiges", explique Jean-Yves Breuil, directeur technique et scientifique de l'Inrap.
Carnet de croquis et outils à la main, une équipe d'archéologues fouille et dépoussière sans relâche, à la recherche de la moindre trace du passé. "C'est un site super qui va apporter beaucoup d'informations, notamment sur les périodes les plus anciennes. C'est un plaisir de contribuer à tout ça", confie Jessica Blanc, étudiante en archéologie.
Des trésors romains... et gaulois !
Sous les épaisses couches de terre, les chercheurs ont décelé des pavés à la romaine, datant du début du Ie siècle. Mais pas seulement.
On retrouve un quartier romain qui lui-même s'installe sur un ancien quartier gaulois ! On a une épaisseur historique à cet endroit-là, qu'on ne retrouve pas ailleurs.
Les premières constatations permettent de dire que des hommes ont vécu sur ce terrain dès la Protohistoire (au IVᵉ siècle avant notre ère) et jusqu’à la fin du IIe siècle. Passée cette date, le quartier aurait été abandonné. Remis en culture, il n'aurait plus accueilli de trace d'urbanisation depuis.
Voir notre reportage sur le chantier de fouilles.
La découverte des "domus"
Ces dernières semaines, des vestiges de "domus" ont été exhumés : ces petites maisons méditerranéennes très colorées étaient bien souvent bâties en terre massive ou en briques crues. Sur le site, les fondations bien conservées témoignent du savoir-faire gaulois. Ces techniques de construction sont ensuite restées très répandues pendant toute l'époque romaine.
On a pu identifier des pièces de réception, des salles à manger, mais aussi des cuisines : d'ailleurs, on a retrouvé deux cuisines complètes avec la table à feu en briques et le four à pain en argile. L'un des fours a été entièrement conservé.
Des autels miniatures dédiés à des déesses gauloises ont également été trouvés, preuve de l'importance des traditions et des croyances celtiques à l'époque. Les archéologues ont également pu recueillir des informations sur les techniques de production, de conservation et de stockage des denrées de nos ancêtres.
Les recherches se clôtureront dans un mois. Le terrain sera alors intégralement recouvert pour laisser place à de nouvelles habitations du XXIe siècle.