Les responsables d'écoles du Chemin-Bas et du Clos-d'Orville, à Nîmes, ont adressé une lettre ouverte au président de la République, lundi 4 janvier, pour faire part de leur inquiétude sur l'insécurité qui règne selon eux dans ces zones gangrénées par la violence et les règlements de compte.
Ils n'en peuvent plus. Elèves, parents d'élèves, directeurs d'établissements, enseignants... Dans les quartiers du Chemin-Bas et du Clos-d'Orville, à Nîmes, l'inquiétude ronge tout le monde. Alors, le jour de la rentrée scolaire de 2021, lundi 4 janvier, les directeurs et directrices des écoles situées dans ces quartiers ont adressé une lettre ouverte au président de la République pour "demander de mettre en oeuvre les moyens nécessaires et suffisants pour que les habitants puissent simplement vivre et pour que nous puissions à nouveau travailler sereinement". Une lettre issue d'une réunion avant les vacances.
Dans ce texte, la peur se ressent.
Pouvoir faire ses achats, se promener, amener son enfant à l’école, dans son quartier, se fait à ses risques et périls. En effet, règlements de compte à coup d’armes à feu en plein jour, intrusions dans nos établissements scolaires, occupation des bâtiments scolaires, menaces, consommation de substances illicites dans les cours et devant certains établissements (...) sont quotidiens.
La peur des enfants
Les familles sont très inquiètes, nos élèves font des cauchemars, parlent de la peur qu'ils ont de venir à l'école. Comment faire travailler des élèves qui arrivent dans des états pareils ?
"On va droit au mur"
Tout le monde a peur, le quartier va devenir vide. C'est très risqué, la police court derrière les trafics. Je suis toujours inquiète, j'ai peur, j'ai peur pour mes enfants et pour moi-même, on est en danger, on ne sait pas ce qu'il faut faire. Il faut que les responsables fassent quelque chose.
Un sentiment partagé par Sanda Belgacem, dont son enfant de 7 ans est scolarisé dans l'un de ces établissements. "Les enfants ne sont pas en sécurité, ça n'avance pas assez vite, rien n'est fait. Les enfants sont confinés en classe, ils sont privés de récréation jusqu'à ce que les travaux se fassent." Les barrières vont culminer à plus de 3 mètres. Cette maman a décidé de ne pas mettre son fils à l'école lors des deux dernières semaines avant les vacances de Noël. "Il n'y avait aucune sécurité, pas de police, aucun accord." Elle est désabusée. "On va droit au mur."