Pendant les émeutes de vendredi soir dans le quartier sensible de Pissevin à Nîmes, un policier a eu la vie sauve grâce à son gilet pare-balles qui a stoppé le projectile qui le visait. Une rougeur sur son ventre montre la violence de l'impact. Une enquête est ouverte pour tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique.
C'est une rougeur et un mal de ventre qui ont alerté le policier nîmois : après son intervention lors des émeutes de vendredi soir qui ont conduit à l'incendie de commerces et d'une administration, le fonctionnaire de la BAC (Brigade Anti Criminalité), s'était plaint d'avoir "reçu quelque chose".
Après avoir examiné son gilet pare-balles, ses collègues ont alors découvert une ogive fichée à l'intérieur de l'équipement de protection. Sur une photo, on distingue la déchirure dans le tissu à l'endroit où le projectile a pénétré dans le vêtement.
L'origine du tir difficile à déterminer
Dans le feu de l'action, au milieu des feux de poubelles et des tirs de mortiers, alors que les locaux de la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer) brûlait, personne n'a vu ni entendu d'où partait la détonation.
Enquête ouverte pour tentative d'assassinat
Des relevés ont été faits. Une plainte pour tentative d'homicide devrait être déposée. Dans un communiqué, la procureure de la République de Nîmes Cécile Gensac confirme l'ouverture d'une enquête en flagrance du chef de tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique.
Une radiographie a permis de confirmer la présence d’une munition dans le gilet pare-balles. La police judiciaire de Montpellier et son antenne de Nîmes sont saisies de l’enquête. Aucune personne n’est interpellée en l’état dans ce dossier.
Communiqué de la procureure de la République de Nîmes
Un syndicat réclame l'état d'urgence
Bruno Bartocetti, représentant de la Zone Sud pour le syndicat Unité SGP Police FO, nous a fait parvenir sa réaction :
Notre institution est en danger et les policiers aussi. Je pense à leurs enfants et à leurs familles. Nos collègues sont exemplaires et font preuve d'un réel courage, mais il est temps de déclencher l'état d'urgence. Car il n'est plus possible de fonctionner dans ces conditions.
Bruno Bartocetti, représentant de la Zone Sud pour le syndicat Unité SGP Police FO
Nuit d'émeute à Bagnols-sur-Cèze
Hier soir à Bagnols-sur-Cèze, la violence des émeutiers est montée d'un cran avec des bouteilles de gaz positionnées au milieu de conteneurs en feu. La police a encore été visée par des jets de mortiers qui n'ont pas fait de blessé. Une benne à ordures a été enflammée devant la mairie, dont la façade a été noircie et dégradée. Des magasins du centre-ville ont aussi été vandalisés.