A Nîmes, en dépit des émeutes de la nuit dernière, les habitants et les associations du quartier sensible de Pissevin-Valdegour, touché par les dégradations, ont décidé de maintenir l'après-midi de fête prévue ce samedi. Une façon pour eux de se retrouver, malgré le contexte et la colère qui entoure la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre.
A moins de 200 mètres des dégradations commises et des bâtiments calcinés par les émeutiers la nuit dernière, c'est un tout autre visage qu'a donné à voir le quartier populaire de Pissevin-Valdegour, cet après-midi. La colère des jeunes Nîmois après la mort de Nahel, 17 ans, tué à Nanterre par un policier, a laissé place aux sourires et à la musique. Car la ville de Nîmes et les associations ont tenu à maintenir les animations prévues dans le cadre de "Quartiers en fête".
Sur place, des habitants et des élus saluent cette décision, à l'instar de François Courdil, adjoint au maire délégué à al Politique de la ville et aux centres sociaux :
Oui, cette nuit il y a eu des dégradations, mais on a décidé de tenir bon. C’est un symbole républicain ! Ici on a l’ensemble des maillons qui œuvrent au quotidien au profit des familles. Si on n'vait pas fait pas cette fête, ça aurait été un échec.
François Courdil, adjoint au maire de Nîmes délégué à al Politique de la ville et aux centres sociaux
Donner un cadre aux jeunes
Les ateliers se sont donc succédés : maquillage, jeu de palet, combats de sumo ou encore matchs de foot. En tout, plus de 200 jeunes ont été heureux de pouvoir profiter de ces quelques heures de relâchement rendues possible par l’encadrement des bénévoles qui œuvrent depuis des années dans ce quartier classé "prioritaire", le plus grand de la ville avec près de 15000 habitants.
Maoulida Velou, danseur de formation, mais aussi directeur et fondateur de l'association Start'Up, a une conscience aigüe de son rôle :
Moi, je joue un rôle important pour tous ces jeunes en errance. C’est ce public-là que l’on vise : il faut lui apporter du cadre et quelque chose à faire. Car si les jeunes n’ont pas de cadre, ils font des écarts, malheureusement.
Maoulida Velou, directeur et fondateur de l'association Start'Up
Une image positive du quartier
Pour les adolescents venus participer, l’intérêt de cette après-midi va au-delà des activités proposées, comme nous le confie certains d'entre eux : "au moins ça fait parler de notre quartier, beaucoup de gens disent que c’est un quartier défavorisé, donc c’est un moyen de le faire connaître". Surtout, "ça permet de rassembler toutes les personnes du quartier".
Seul bémol : la fête devait durer jusqu’à 23 heures. Mais pour des raisons de sécurité, elle doit s'achève finalement à 19 heures.
Ecrit avec Tiffany Konaté et Chloé Fabre.