La France, sous la pression d'organisations internationales et des familles, a procédé au rapatriement de 15 femmes et 32 enfants, détenus dans les camps de prisonniers jihadistes dans le nord-est de la Syrie. Parmi eux, une Nîmoise et ses 2 enfants âgés de 6 et 3 ans.
Il s'agit du troisième rapatriement d'ampleur après celui du 5 juillet 2022 quand la France avait rapatrié 16 mères et 35 mineurs et celui du 20 octobre qui avait permis le retour de 15 femmes et 40 enfants.
Ces retours "signent la fin du cas par cas", a réagi Marie Dosé, avocate qui militait pour leur retour.
Les femmes et les enfants rapatriés mardi, proches de jihadistes de l'organisation de l'Etat islamique, se trouvaient dans le camp de Roj, sous administration kurde, à une quinzaine de kilomètres des frontières irakienne et turque.
Une Nîmoise de 16 ans en Syrie
En 2015, Hanane vit à Nîmes, dans le quartier de Valdegour. Elle a 16 ans et est lycéenne en seconde. Le 1er mai, elle vole le passeport de sa grande soeur et fugue. Elle quitte la France et 2 jours plus tard se retrouve en Syrie, vers Raqqa, où prospère à cette période l'organisation terroriste.
Très vite, l'avocate de sa famille est convaincue que la jeune fille mineure est retenue là-bas contre sa volonté. Me Khadija Aoudia dépose donc plainte auprès du parquet de Nîmes pour enlèvement, corruption de mineur et propagande et incitation au suicide, c'est une première en France précisent nos confrères de France bleu Gard Lozère.
Pour l'avocate, "elle a été victime d'endoctrinement, de harcèlement et ses parents qui avaient son contact téléphonique n'ont pas été entendus en 2015 par les autorités".
Mariée à un combattant de Daesh, elle donne naissance à 2 filles.
"Elle ne s'est jamais remariée. Elle n'a jamais participé à une action terroriste, elle n'a jamais pris les armes, elle ne sait même pas se servir d'une arme à feu" explique Abdallah Zekri, membre du Conseil français du culte musulman qui connait bien la famille d'Hanane.
Hanane, 23 ans, de retour de Syrie
Aujourd'hui âgée de 23 ans, Hanane est de retour en France avec ses 2 jeunes enfants, dont le père a été tué lors des combats.
La Nîmoise a quant à elle été placée en garde à vue. Elle devrait ensuite être mise en examen puis placée en détention provisoire à la prison de Fresnes. Elle fait partie des 8 femmes rapatriées mardi, visées par un mandat de recherche, a annoncé le parquet national antiterroriste.
Ses 2 jeunes enfants de 3 et 6 ans ont été pris en charge par l'aide sociale à l'enfance.
Les mineurs ont été remis aux services chargés de l'aide à l'enfance et feront l'objet d'un suivi médico-social.
Communiqué du ministère français des Affaires étrangères qui a piloté l'opération de retour en France.
"Aucune de ces 15 femmes n'est connue à ce stade pour des actes criminels directs", a observé une source proche du dossier, qui a expliqué que la plupart étaient parties sur zone pour suivre leur mari ou en rejoindre un.