La préfecture du Gard, qui avait étendu la période pendant laquelle la chasse au blaireau est autorisée dans le département, est revenue sur sa décision. Le combat des associations anti-chasse continue : les traques reprendront dès l'automne.
En Angleterre, aux Pays-Bas, au Danemark, en Grèce, ou encore en Hongrie, le blaireau est une espèce protégée. En France, chasser le blaireau est permis de septembre à janvier. Mais les préfectures peuvent autoriser la chasse sur une période complémentaire : c'est ce qu'avait fait la préfecture du Gard pour le printemps et l'été 2022.
Elle justifiait sa décision en soulignant qu’en creusant des galeries, le blaireau peut provoquer l'affaissement "d’une digue ou d’une infrastructure de transport", et qu'il est donc un animal "occasionnant un risque urgent pour la santé publique ou la sécurité publique".
La préfecture est revenue sur sa décision après une action en justice menée par l’association One Voice, qui milite, entre autres, pour les droits des animaux. Une victoire temporaire : la chasse reprendra à l'automne.
Ingénieur sur pattes
Le blaireau est considéré comme une "espèce-ingénieur" : son activité modifie profondément son environnement, souvent au bénéfice d’autres espèces.
S'il vit dans un terrier principal, il creuse aussi de nombreuses galeries secondaires. Un véritable labyrinthe doté de 40 à 80 entrées. Les galeries, qui peuvent atteindre cinq mètres de profondeur, abritent d’autres animaux, parfois protégés, comme des chats forestiers ou des loutres.
Piégés dans leurs abris
Les associations anti-chasse dénoncent une pratique en particulier : la vénerie sous terre, ou déterrage. Les chasseurs s’attaquent aux blaireaux directement dans leurs terriers.
La méthode nécessite des chiens, généralement des teckels, des jack russel ou des fox terriers. Choisis pour leurs odorats très développés et leurs petites tailles, ils repèrent les souterrains et empêchent les blaireaux de s’échapper.
Pendant ce temps, les chasseurs creusent des tranchées autour du terrier jusqu’à atteindre l’animal. Il est ensuite sorti du trou à l’aide d’une pince, puis exécuté, à l’arme blanche ou au fusil.
La vénerie sous terre est interdite dans la plupart des pays européens. Elle est principalement pratiquée en France et en Allemagne.