REPORTAGE. Fusillades et trafic de drogue à Nîmes : cette association qui veut changer l'esprit du quartier Pissevin et donner un avenir à sa jeunesse

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La quartier de Pissevin est au cœur de l'actualité depuis plusieurs semaines du fait de violences liées au trafic de drogue ©A. Grellier / A. Guiraud / F. Frankel / F3 Pays Gardois

Il y a un mois, la mort du petit Fayed, victime collatérale d'une fusillade, plaçait le quartier de Nîmes au centre de l'actualité. Gangrené par le trafic de drogue et la violence, Pissevin abrite aussi des associations, au travail indispensable. Rencontre avec "1000 couleurs" qui aident des jeunes à construire leur avenir.

Dans ce quartier "de reconquête républicaine" - classé prioritaire pour la politique de la Ville, des structures se bougent pour améliorer le quotidien des habitants. C'est le cas de l'association 1000 couleurs, implantée depuis 30 ans, qui propose de nombreux services. Le mercredi, les jeunes sont au cœur des activités pour peut-être, petit à petit changer l'esprit du quartier.

En début d'après-midi ce mercredi, c'est cours de couture. Pendant deux heures, Françoise, une bénévole retraitée, distille ses conseils. "Le fait de la faire en groupe, je trouve que c’est sympa, ils sont obligés d’attendre leur tour, explique le bénévole. Je ne peux pas être derrière chaque enfant, il n’y a qu’une seule Françoise. Ça leur apprend aussi la patience."

Des règles de vie

Le reste de la semaine, les enfants viennent ici après l'école, trouver de l'aide pour leurs devoirs. "Le lundi et le jeudi, de 16h45 jusqu’à 18h15, je fais mes devoirs, détaille Safa, 11 ans. Ici, les animateurs et les animatrices m’aident." "Mon père, le pauvre, il sort à 4h du matin de la nuit, enchaîne Miloud, âgé lui de 12 ans. Des fois à 3h du matin. Et ma mère, elle est fatiguée."

L'association 1000 couleurs propose aussi un accueil périscolaire plus classique le mercredi après-midi dans l'école du quartier. L'occasion pour les animateurs, d'insister sur le respect des règles. Oarda Aïb est animatrice périscolaire : "À l'école comme au centre de loisirs, comme à la maison, comme dehors, il y a des règles de vie. Et si on les respecte bien, on peut grandir bien."

Découvrir les musées ou le théâtre

La jeunesse est un enjeu important pour ce quartier de 17 000 habitants. À Pissevin, un tiers des habitants a moins de 25 ans. Au club ado, on construit des projets avec les jeunes pour les ouvrir sur le monde. En cet après-midi de pluie, c'est un quiz musical au programme.

"Je fais partie d'une famille qui ne fait pas découvrir obligatoirement les musées ou les théâtres, souligne Amina, du haut de ses 16 ans. Je trouve que le '1000 couleurs', c’est vraiment une alternative."

Des projets aussi pour détourner les jeunes des mauvaises fréquentations. "Dans le quartier, il y a différents types de personnes, analyse Ismaël,18 ans. Il y a ceux qui font n’importe quoi. En fait, on n’a pas les mêmes projets. Moi j'ai un projet qui fait que je dois me détacher d’eux. Ce qui fait que quand je viens ici, je vois des personnes comme moi, qui font les mêmes choses que moi."

La jeunesse là, ce sont les futurs animateurs, les futurs directeurs d’associations, les futurs médecins, les futurs avocats aussi.

Raouf Azzouz, directeur de l’association "1000 couleurs"

Raouf Azzouz est le directeur de l’association : "La jeunesse là, ce sont les futurs animateurs, les futurs directeurs d’associations, les futurs médecins, les futurs avocats aussi. Nous, ce qu’on veut, c’est que ces jeunes-là ne sombrent pas dans la délinquance et le trafic de drogue. Mais que ces gamins-là soient la force productive de la France."

Les "1000 couleurs", une association devenue indispensable pour l'équilibre du quartier au fil des années. Et qui se sent parfois isolé dans son travail auprès des jeunes.

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