Tristement connu pour le trafic de stupéfiants, les fusillades et les règlements de compte, le quartier de Pissevin, à Nîmes, reste sous haute surveillance. Depuis dimanche, 75 CRS ont été déployés sur place surtout en soirée et la nuit.
C'est une présence à laquelle les habitants du quartier Pissevin commencent à être habitués. Mais qui les rassure toujours. Depuis dimanche 12 janvier, quatre colonnes de la CRS 3, soit 75 hommes, ont investi le quartier, avec leurs camions, leurs boucliers et leurs armes.
"Pour nous, c'est un signe de sécurité. On aimerait que ça soit comme ça constamment" assure un habitant, interrogé par une équipe de France 3 Occitanie. "La présence sécuritaire c'est très important pour la sécurité des citoyens" complète un autre.
75 CRS pour une durée indéterminée
Le déploiement de ces unités de force mobile intervient dans un contexte de tension au sein de ce quartier prioritaire de la ville. Le 5 janvier dernier, le gérant présumé d'un point de deal aurait été séquestré, torturé et transporté aux urgences de Nîmes. De quoi raviver les tensions et souffler sur les braises bien chaudes, dans un quartier prêt à s'enflammer.
La préfecture du Gard assure, de son côté, que "cette mobilisation des CRS est régulière dans le cadre du plan national de sécurisation renforcée".
Mettre la pression sur les trafiquants
Depuis quelques jours donc, la CRS 3 ratisse les moindres recoins du quartier, surtout en soirée et la nuit. Leur objectif est clairement affiché : "Réaliser des contrôles de personnes, de véhicules ou de parties communes d'immeubles. Découvrir et saisir des produits stupéfiants, des sommes d'argent et des armes. Et interpeller des consommateurs et des usagers revendeurs" liste Jean-Philippe Nahon, le directeur interdépartemental de la police nationale du Gard.
Pour la ville de Nîmes, qui demande une présence policière permanente dans ce quartier depuis 2020, cet apport ponctuel est une bonne chose. Mais son maintien en serait une meilleure. "Le maire de Nîmes avait sollicité le maintien d'une unité de force mobile à demeure sur le territoire parce que c'est très important" souligne Richard Schieven, adjoint à la sécurité à la mairie de Nîmes. "Beaucoup de villes bénéficient de ce type d'aide et d'apport en effectif et je pense que la ville de Nîmes en a vraiment besoin".
Quelle efficacité à long terme ?
Reste que l'efficacité de ces opérations interroge à long terme. Comme l'ont démontré les opérations "Place nette XXL", les trafiquants de drogue ne manquent pas d'idée ni de temps pour remettre un réseau à flot. Dans n'importe quelle ville de France, un réseau s'installe et se déplace facilement, assure un habitant du quartier Pissevin. "Ce n'est pas possible d'arrêter un réseau. Même si on arrête un grossiste, un autre arrivera derrière. C'est comme ça que ça se passe, c'est une chaîne".
Une chaîne que les forces de l'ordre espèrent pouvoir briser.