Solidarité : dans le Gard, un gîte accueille des étudiants du sud de la France pour un week-end détente

Touché par la détresse étudiante en temps de Covid, un couple de Gardois a décidé de mettre à disposition son gîte de Vallerargues à un petit groupe d'étudiants. Pour 20 euros par personne, les convives peuvent profiter d'un week-end en pleine nature, loin des tracas du quotidien.

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Un havre de paix. Sous les doux rayons du soleil gardois, Morgane Lopez revit. Cette étudiante en troisième année de langues étrangères appliquées n'avait pas profité du calme de la nature depuis des mois. 

"On travaille de 9h à 18h et c'est la même chose toute la journée, les mêmes endroits. On ne sort pas : en général, quand on a fini les cours, plus rien n'est ouvert, aucune distraction n'est possible. C'est vrai que pour moi cette sortie, ça a vraiment été un échappatoire. Des petites vacances !", sourit-elle.

Tout comme sept autres étudiants de Montpellier, Toulouse, Bordeaux et Marseille, la jeune femme passe le week-end dans le gîte de Sophie et Éric Touja à Vallerargues. Les convives sont logés et nourris pour 20 euros par personne. Au programme : un peu de travail bien sûr, mais aussi des randonnées et des moments de détente conviviaux. 

Ça m'apporte d'avoir de nouvelles rencontres, une ouverture. Surtout en ces temps où on est isolé socialement.

Abel Dahmane, étudiant en école d'architecture.

Une démarche solidaire

Sophie Touja a l'habitude d'accueillir des groupes dans ses gîtes pour des séminaires d'entreprise, des événements associatifs ou encore des soirées entre amis. Comme ailleurs, son activité a pâti de la crise sanitaire, même si elle estime avoir pu maintenir le navire à flot. Elle n'en reste pas moins sensible à la détresse dans les facultés.

Par solidarité donc, cette maman de deux grands enfants a décidé d'ouvrir les portes de son domaine à des étudiants. Avec son mari, ils se sont notamment rapprochés de l'épicerie solidaire de Toulouse pour être mis en relation avec des jeunes.

"Ces étudiants sont souvent très loin de leur famille", explique-t-elle. "Là par exemple, dans notre groupe, il y a une étudiante qui est de Saint-Martin et une autre qui vient de Martinique. À cause du contexte, ces jeunes ne peuvent pas rentrer chez eux." Depuis le début de l'épidémie de Covid-19 en effet, l'isolement touche de plus en plus de jeunes adultes.

Souvent, c'est leur première année d'études donc ils ne connaissent personne. C'est pour ça, on est en priorité sur ce public-là.

Sophie Touja, propriétaire du Mas du Grand Vallen à Vallerargues.

Le couple voudrait à terme organiser un week-end solidaire par mois, sauf peut-être en haute saison. Les 20 euros payés par chaque convive doivent être réinvestis dans le projet.

Les Gardois ont ouvert une cagnotte en ligne pour les aider à financer l'opération : lancée le 3 février dernier, elle a recueilli à cette heure un peu plus de 400 euros.

 

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