Montpellier : le nouveau calendrier de l'Université Paul Valéry déclenche la colère d'élus étudiants

Suite à la publication du calendrier 2021-2022 de l'Université Paul Valéry 3, une pétition a été lancée par un syndicat étudiant. En cause : les conditions de révisions engendrées par les dates des examens. Le déroulement houleux du conseil en lui-même est également épinglé.

Mardi, lors du Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire (CEVU) de l’Université Paul Valéry Montpellier 3, le calendrier de l'année 2021-2022 a été présenté, dans une atmosphère très tendue.

Auparavant, les examens du premier semestre avaient lieu avant les vacances de Noël. Dans cette nouvelle version, ils se tiendraient à partir du 3 janvier. "Ça revient à supprimer la semaine de révisions", s'exclame Fabien, membre du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM). "Vacances et semaines de révision, ce n'est pas la même chose."

Deux semaines de cours sont rajoutées, sans que cela n’ajoute de véritable semaine de révision avant les premières évaluations du second semestre. Avec ce nouveau calendrier, c’est après 6 semaines de cours du second semestre que les secondes évaluations du premier semestre auront lieu. Comment réviser dans de telles conditions ?

Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier

"Ces dates d'examen pénalisent d'autant plus les étudiants qui passent les rattrapages, qui sont souvent les plus fragiles scolairement et socialement. Ce calendrier revient à leur enlever toute seconde chance", s'alarme Fabien.

"Le calendrier est impossible dans tous les cas", explique Anne Fraïsse, présidente de l'université Paul Valéry. "Très peu d'élèves passent les rattrapages, et parmi eux, très peu les réussissent. Quand vous avez 3 à la première session, vous aurez 4 à la seconde. Nous devons gérer beaucoup de contraintes, et celle-ci était la moindre."

Afin de demander le retrait de cette version du calendrier, des élus étudiants ont lancé une pétition en ligne.

"Il n'y a aucun calendrier idéal"

"Les élus étudiants demandaient un report du vote du calendrier. Or, nous avions déjà un mois de retard sur sa publication par rapport à l'année dernière. Il était hors de question de décaler davantage", explique Anne Fraïsse, présidente de l'Université Paul Valéry. 

Etablir un calendrier implique de concilier les contraintes des étudiants, celles des enseignants et du personnel administratif. Il n'y a aucune solution idéale.

Anne Fraïsse, présidente de l'Université Paul Valéry.

Pour la présidente de l'université, il s'agit de laisser le temps aux enseignants de corriger les copies et au personnel de rentrer les notes, plutôt que de laisser plus de temps de révisions aux étudiants. "Dans le cas contraire, les étudiants passeraient les sessions de rattrapage à l'aveugle, sans savoir ce qu'ils ont à rattraper. Non seulement ça n'a pas de sens, mais ce serait illégal", détaille-t-elle. 

Manque de dialogue et vote houleux

C'est parce que le syndicat étudiant dit se trouver face à un refus de dialogue de la part de l'Université qu'il a aujourd'hui recours à une pétition.

"Le conseil a été un moment totalement anti-démocratique", avance Fabien, membre du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier. "Lors du vote sur le calendrier universitaire, il a été refusé aux élus étudiants, enseignants et personnels le droit de vote sur cet élément fondamental de nos études", indique le syndicat dans un communiqué.

Le SCUM affirme qu'une seule version du calendrier a été soumise au vote, contrairement à l'ordre du jour qui en prévoyait deux. À cela, la présidente de l'Université répond tout simplement que "la première version ayant été adoptée par le vote, il n'y avait aucune raison de soumettre une seconde !"

Selon le SCUM, certains élus étudiants qui voulaient s'exprimer auraient vu leurs micros coupés pendant la réunion en visioconférence. "C'est du délire !", répond Anne Fraïsse. "C'est totalement ridicule d'imaginer une seconde qu'on coupe un micro lors d'une réunion, d'autant plus pour une histoire dérisoire de calendrier !"

Un certain nombre d'élus étudiants décident de quitter la réunion pour exprimer leur colère. D'autres élus, membres de Solidaires étudiant-e-s, qui soutiennent cette version du calendrier, sont restés connectés. Sur Facebook, une publication dans laquelle le syndicat se félicite de ce vote a généré de nombreux commentaires de mécontentement.

"Ce nouvel épisode est symptomatique du manque d'adaptabilité de l'université vis-à-vis de ses étudiants", conclut Fabien. C'est justement sur le thème de la précarité étudiante et du manque d'écoute de l'université que le Scum appelle à une mobilisation le mardi 16 mars à 14h30 sur la place de la Comédie à Montpellier.

De son côté, la présidence de l'université maintient que cette version du calendrier est définitive.

 

Une deuxième pétition pour la tenue des examens partiels en distanciel

Le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) a lancé une deuxième pétition Examens à l'université Paul Valéry : nous voulons l’égalité ! : 

“Certaines et certains d'entre nous font partie, ou vivent avec, des personnes à risque. Nous ne pouvons nous permettre de nous entasser dans les transports, les couloirs, les salles de cours et les amphithéâtres, et nous risquer à une contamination. Nous sommes ainsi confrontés à un choix terrible et impossible : la santé ou les examens ?”

"Pour que ces étudiant-es n’aient pas à choisir entre leur santé et leur avenir", le syndicat SCUM somme la présidence de l'Université  Paul-Valéry de Montpellier d’accepter la tenue de partiels en distanciel. 

"Nous espérons que notre demande sera acceptée, afin de ne pas aggraver une situation déjà alarmante au niveau sanitaire, social et psychologique" , conclue le syndicat étudiant qui appelle à manifester mardi 16 mars à partir de 14h30 sur la place de la Comédie à Montpellier.

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