Le livre "Traqueuse d'orages" publié le 26 octobre par Lauriane Galtier aux éditions Omniscience est sous le feu des projecteurs dans les milieu des photographes chasseurs d'événements météorologiques. En cause, des erreurs de traitement et deux montages repérés par des spécialistes du domaine.
C'est ce qu'on appelle de nos jours un débunkage. Suite à la publication du livre "Traqueuse d'orages" le 26 octobre 2023, deux photographes ont épluché le livre de Lauriane Galtier, et affirment y avoir trouvé plusieurs incohérences.
Lauriane Galtier est photographe depuis une vingtaine d'années. Ses clichés d'orages et d'événements climatiques en tout genre sont fréquemment repris par la presse, et il n'est pas rare de voir la photographe de 42 ans invitée sur les festivals. Son livre "traqueuse d'orages" n'est pas passé inaperçu dans son milieu. Plus de 200 pages, 32 euros, et un titre qui n'est pas sans rappeler le livre "traqueurs d'orages", publié en 2000, considéré comme la Bible pour tous les chasseurs d'orages en herbe, encore aujourd'hui.
Problème d'éthique
Mathieu Brochier et Gwenaël Hagen, deux autres photographes, se sont plongés dans l'ouvrage à peine sorti. "À notre déception [...] nous avons constaté de nombreuses incohérences par rapport à la description initiale de l'ouvrage", écrivent-ils dans un dossier qu'ils ont rendu public. Un document accompagné d'un message "Par sa nature trompeuse, ce livre ne peut correspondre aux valeurs fondamentales de chasseurs d'orages".
Quelques mots importants et nécessaires au sujet du livre de Lauriane Galtier et des questions qui l'entoure.
— Mathieu Brochier (@MathieuBrochier) October 29, 2023
Co-écrit avec @GwenaelHagen pic.twitter.com/JO542yoENZ
En cause, plusieurs erreurs pointées par les deux chasseurs d'orages. Trois légendes seraient erronées, ne correspondant pas, pour certaines, au lieu indiqué et, pour d'autres, pas à la bonne date.
Le principal selon Mathieu Brochier et Gwenaël se trouve en fin de livre, page 193 et 202. Là, deux images ont été retouchées par Lauriane Galtier, qui a "exagéré" un phénomène climatique appelé tuba, pour rendre la photo plus "visible", selon les mots de la photographe.
"Ces erreurs n'ont pas de précédent dans un ouvrage vendu au grand public. Il n'était pas possible pour nous de tolérer ce contenu sans remise en perspective et sans alerter sur certains de ses clichés", explique Mathieu Brochier.
Mea Culpa
Face au document critique, Lauriane Galtier a très vite réagi, en publiant mardi 31 octobre un communiqué sur ses réseaux. Dans un long message, elle reconnaît les incohérences dénoncées par les deux auteurs du document. "À leur attention, j’aurais d’ailleurs dû en faire mention dans ces deux légendes. Je regrette à présent d’avoir abordé le post-traitement de ces deux images de cette sorte mais, dans tous les cas, j’ai fait l’erreur de ne pas signaler cette intervention dans la légende."
Contactée par téléphone, la chasseuse d'orages se défend de toute malhonnêteté. "Je n'ai jamais eu la prétention de faire un livre d'art ou de spécialistes, mais un ouvrage accessible par le grand public. Mon éditeur se veut pédagogique", avoue-t-elle, avant d'ajouter : "Je n'ai pas bien compris le ton de leur document, je ne suis pas sûr qu'il soit adapté pour quelques oublis de ma part. Pas sûr qu'ils eurent fait ainsi pour leurs amis", soupire Lauriane Galtier. "Quand vous avez à éditer 150 photos dans un tel ouvrage, forcément il y a des erreurs de légende qui vous échappent avec la fatigue", ajoute-t-elle encore.
Quoi qu'il en soit, la chasseuse d'orage a annoncé corriger toutes les erreurs relevées pour le prochain tirage de son livre.